dimanche, novembre 25, 2007

mardi, novembre 20, 2007

Sous la douche

Je suis sous la douche. Tête contre le mur, grosse tête, lourde par ses pensées infécondes, se fait purifier par le jet d'eau tiède. Dans ce vacarme qui jaillit, je me sens perdue, comme noyée au milieu d'une vague. Je ne me sens plus. Je suis ailleurs. J'ai cessé de penser pendant une minute, j'ai cessé d'exister. Je ferme les yeux et je savoure le jet d'eau qui me masse sensuellement le dos. Mes pensées s'estompent une à une. Bientôt, elles rejoignent ce flux d'eau qui court vers le néant; bientôt, elles me quittent, et je suis libre, je suis heureuse.
L'eau atteint toutes les parties de mon corps, cette énorme masse que je traîne comme un fardeau, ce cadavre oublié sans tombe, le purifie. L'eau pénètre mes boucles inextricables, et d'un coup, elles sont comme évanouies. L'eau m'étreint, m'embrasse de partout. Bientôt, je suis dans ses bras, passive et sans force, comme un être abattu, qui cherche une épaule sûre, pour se relever.
Miracle.
En sortant, je respire, je suis née de nouveau, sans pousser cri, et je sens bon.

vendredi, novembre 16, 2007

Les goûts et les couleurs...

Mais oui, ça se discute pas...
Mais voir le docteur Glamour en deuxième place, après Matt Damon, dans l'élection de l'homme le plus sexy en 2007... ça fait mal au coeur!
Comment peut on préférer ça :


à ça:



ou encore, ça :

ou encore, encore ça :


Bref, la vie c'est absurde !

lundi, novembre 12, 2007

Ma journée

7h50. Je suis encore en retard. Il fait froid, ma couette est par terre et je suis gelée. L’eau glacée me fige le visage, je n’ai plus de dentifrice, je n’ai pas le temps de prendre un café et mon jean n’est pas encore sec. Je déteste commencer la journée de mauvaise humeur.

J’ai fait un cauchemar hier. C’est toujours bizarre quand je fais des cauchemars. Je ne me rappelle pas les détails, juste des souvenirs vagues, qui m’étouffent et me pourrissent ma journée, qui refont surface au moindre malaise, et qui disparaissent en me laissant perplexe. Je déteste quand je fais des cauchemars.

J’ai eu mes règles. Merde. Manquait plus que ça. Depuis le temps que je suis une femme, je ne m’y habitue toujours pas. Le sang qui coule, l’odeur qui pue, et le bas du ventre qui déchire. Fait chier. Il ne me reste plus de serviettes, et je n’ai pas le droit de me salir mon dernier jean propre. Je déteste être une femme.

Il fait gris dehors. Il fait gris là dedans. Je n’arrête pas de penser à mes proches. J’appellerai ma mère en fin de journée. Depuis que l’on me croit grande, c’est moi qui dois appeler. C’est moi qui dois prendre des nouvelles, donner des miennes, m’abstenir si elles ne sont pas bonnes. Je déteste être grande.

J’appelle ma mère en fin de journée. Un décès dans la famille. Je verse quelques larmes. C’était peut être ça. Je suis soulagée. Sans plus. Ni moins d’ailleurs. Je suis soulagée parce que je pleure. Parce que ça fait des mois que j’ai envie de le faire. Parce que je le fais enfin. Je ne pense pas forcément à la personne qui est partie. Je n’ai pas envie de penser à elle. Ça ne sert à rien. Il me manquait déjà, depuis qu’il était sur son lit de malade, maigre comme un clou, depuis que ses mains tremblotantes ne me pincent plus les joues. C'était le scénario de mon grand père qui se répétait. C’est peut être mieux ainsi. Je ne déteste pas la mort. Au contrair. Je trouve qu'il y a un certain apaisement de savoir qu'on n'est pas éternel. Et à la longue, j’ai appris à faire avec. Comme mes règles quoi. Des fois c’est en retard, des fois c’est en avance. Je n’y suis jamais bien préparée, et quand ça arrive, ça fait mal une semaine, et je n’y pense plus. Je suis soulagée.

Je déteste me lever de mauvaise humeur. Demain est un autre jour, n’est ce pas ?

samedi, novembre 10, 2007

Victor

Quand j'étais plus jeune, j'avais une complicité impressionnante avec les enfants. Je passais un temps fou à jouer avec mes cousines, c'était avec la plus jeune que je m'entendais le plus (elle a 16 ans de moins que moi), et on formait une équipe infernale!

Depuis quelque temps, je la vois disparaitre cette complicité, et j'en suis à ne plus tolérer la présence de bébés dans les parages! Oui, je sais, elle est sans coeur, la H&M :p... Les bébés qui pleurent, qui bourdonnent, les gosses qui réclament leur chocolat dans les supermarchés, ou qui font une crise de nerfs pour avoir le dernier Nintendo machin, ou qui monopolisent la télé, Piwi, Tiji à longueur de journée, ça j'ai du mal à supporter! Des fois, je me retiens pour ne pas en coller une aux parents! Sans compter bien sûr les privilèges auxquels ont droit les enfants: des peluches à gogo, les happy meal au mac do, l'existence sans problèmes; et les familles avec enfants: les tarifs famille, la priorité partout "Les femmes et les enfants d'abord"! Fais chier à la fin... :/

Et, mercredi, comme par magie, mon voisin dans l'avion, c'était Victor, un enfant de 5 ans. Arrrg... Pas de chance... "Ouiiin, Ouuuiiin" "Papa, c'est quand le décollage?" "Victor, mets ta ceinture!" et ça n'arrêtait pas... allez, ce ne sont que 2h, ça ira... j'ai connu pire...
"-Tu veux chouer?"
Je continue à regarder les nuages... Victor me secoue le bras:
"-Tu veux chouer avec moi?
-Euh..
- Bataille. C'est un cheu de cartes. Che vais t'apprendre si tu veux. S'il teuuu plaiiiit. Chulien ne veut pas chouer avec moi, et che m'ennuie!
-Bon, d'accord."
Dit si tendrement... Je me suis donc retrouvée à jouer à bataille avec Victor. Et puis, il a triché! Alors j'ai doublement triché!! et on a fini par faire une pyramide de cartes qui ne ressemble à rien! "Ch'ai gagné!!". Puis, discussion comme au bon vieux temps (du temps que je m'entendais avec les gosses...:p)
- Alors, content de retrouver l'école?
- Non. Ch'ai pas envie. Ch'aimerai retourner en tinisie. :(
- C'est où ton école?
- C'est en chine.
- Ah oui? Tu fais comment pour y aller?
- Che prends l'avion tous les chours.
- Ouah! et t'as pas peur?
- Non. Des fois, ch'ai mal aux oreilles. Mais Chulien m'a appris à souffler dans mon nez, sans que mes yeux s'enlèvent! "
Puis, enviant un porte-clés que j'avais dans la main, je le lui offre:
"-Merci! tu es très chentille!" ... (moment de réflexion)... (assez long)... "Mais ch'ai pas de clés?!"
"Mais ch'peux le porter au doigt: ça fera une bague d'amoureux.
- T'as une copine à l'école?
- Non. Il y avait Cloé, mais che ne veux plus lui parler. Elle m'a piqué ma BD Scooby, et puis, Che crois que chui plus amoureux d'elle...
- T'as raison, mieux vaut en rester là."
"Mesdames et messieurs, nous venons d'attérir à l'aéroport Paris CDG. La tempéra..."
- Allez Victor, dis merci à la dame. Merci de l'avoir distrait. Il est infernal d'habitude!
- C'était un plaisir! Au revoir Victor.
- Au revoir... euh... Chai pas comment tu t'appelles? "

mercredi, novembre 07, 2007

20 ans, ça se fête!

Aujourd'hui, comme tous les tunisiens aux qutre coins du monde, j'ai fêté les 20 ans de changement! (Osez dire non...)
20 ans de changement... C'est gigantesque. Moi je connais des changements qui se font en une minute, en une heure, en une semaine.. au pire en un mois.. Mais passer 20 ans à changer... C'est la classe!

Toute la Tunisie était en fête, des drapeaux partout, du rouge, du blanc mais surtout du mauve. (Parait que c'est à la mode ces temps ci). On a déjà démarré la campagne présidentielle de 2009. Tant mieux. Avec le nombre de concurrents à la présidentielle qu'il y a, il ne faut pas compter sur le hasard pour bien faire les choses. Tous les moyens doivent être mis à disposition: censure de dailymotion, de youtube, monopolisation de la télé (j'adore la petite icone qui s'ajoute en haut à gauche, trop la classe!) du journal de 20h (c'est pas nouveau me diriez vous) ,monopolisation de tous les panneaux pubrlicitaires du pays (ça aurait été un régal si George Clooney était notre chef d'état). Bref. Y a des gens qui y travaillent sérieusement; un grand bravo comme il se doit, les gars!

Plus sérieusement... Le spectacle auquel j'ai eu droit en cette semaine de festivités m'a enlevé violemment tout espoir en mon pays. Marre de se voiler la face, de parler tout bas du Rayis, de sa famille, de la première dame, de son sens des affaires, de la famille de la première dame, de leurs biens, de la corruption, des épaules, des affaires en faillite... Tout le monde le sait, tout le monde en parle, tout le monde en râle.. Maintenant, viendra-t-il un jour où sera dit tout haut tout ce que tout le monde pense tout bas? Où sera déclaré haut et fort tout ce qui se raconte dans les cafés ou chez l'épicier du coin?

vendredi, novembre 02, 2007

Sharab'la bla bla...

Arrête le monde, j'en ai marre. Laisse moi tranquille. Va voir d'autres gens, va prendre l'air, ici tu risques de crever. Oui, oui. Ici. Derrière cette face pourrie comme un pamplemousse écrasé qui n'arrête pas de sourire pour faire plaisir aux gens, pour faire plaisir au monde. Pour te faire plaisir, tiens. Ici, ça crame, ça brûle, ça pue. Va dehors, le monde, va-t-en.
J'en ai ras le bol, ras le cul, ras la mèche, disait Titeuf. Le monde est cruel, le monde est hypocrite, le monde est un couteau à double tranchon blablabla.. Je ne suis pas bonne à faire des phrases comme dans les livres, mais j'ai compris. Tu peux passer à une autre victime. Moi, je suis KO. Je suis par terre, et je n'ai plus de force pour ramper.
Pause. Juste une pause. Juste le temps de tirer la chasse sur toute la merde et le vomis qui m'entoure. Le temps de reprendre mon souffle, de soigner ma diarrhée, ma gastro, mes maux qui puent, mes mots qui puent.
"Qu'est ce qu'elle me sort là?" a dit le monde.
Mais oui, je suis bête, t'es déjà parti. Tant mieux, ou tant pis. Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir, tiens. Je veux jouir de ma solitude et rien d'autre. La savourer. T'étais passée où, bordel de solitude? Tu m'as manquée, salope. Tu m'as vraiment manquée.
Vas-y mon coeur, exprime toi. Le monde est parti. Tu es seul face aux murs, et ils sont sourds, ceux ci. Ils n'ont pas d'oreilles, les pauvres. Tu ne crains rien. Même les voisins, mon Dieu qu'ils sont loin!
Vas-y, pleure. Il n'y a personne. Fais du bruit. Tu ne risques rien. Personne ne pourra t'entendre. Parle, si tu veux. Mais tu n'as rien à dire, je sais. C'est pour ça que le monde est parti. Mais parle quand même. Peut être qu'à force de parler on devient beau parleur, belle parleuse, ou belle tout court, ou parleuse c'est mieux.
Je n'y arrive pas.
J'ai peur de me déshydrater la langue et les yeux, ça serait grave tout de même.
Mais je tape, et c'est bien. Le clavier fait plein de bruit, et ça m'amuse. Et ça sonne fort, car je suis seule. Et ça m'amuse. Et je continue à frustrer la larme qui veut jaillir. Et ça m'amuse, ça aussi. Et je repense au monde qui me fuit. Et ça me fait rire. Et je pense que je rêve trop car "Je peux m'imaginer être tout, parce que je ne suis rien." Rien, disait l'autre, qui était quelque chose. Et je pense que je ne suis rien. Rien. Rien. Même pas capable de verser une larme, de mener une dispute à bout, d'affronter l'horreur du monde.
Tu sais quoi, j'ai sommeil.
A demain, le monde.