mardi, juillet 22, 2008

C'est l'histoire de M. ...

Monologue Discussion entre filles:

- Je suis allée faire un tour aux Galeries, hier. Il y avait une robe Prada trop belle! D'ailleurs, je ne t'ai pas raconté ce que m'a dit mon ex, celui avec qui j'ai rompu en septembre dernier, celui qui m'a plaqué, c'est le premier et le seul à le faire d'ailleurs. Il m'a dit: si on t'offre une robe Prada, et que tu n'as jamais entendu parler de la marque auparavant, que tu la mets pour faire le ménage; et un jour, on te révèle sa valeur, tu aimerais bien la récupérer comme neuve! Il voulait qu'on se remette ensemble!
- En même temps, te comparer à une robe...
- Oui c'est ça le truc! Il m'a appelé hier. J'ai pas répondu. D'ailleurs, H. aussi m'a appelé. C'est mon dernier ex, celui avec qui j'ai rompu tout juste avant mon voyage. Il a passé une heure au téléphone avec moi. Lui aussi, il veut qu'on se remette ensemble, mais franchement, ça ne me dit rien. Moi je parle trop, alors qu'il dit un mot par heure.. ça ne fonctionne pas trop.
- ...
- Tu as l'air fatiguée?
- J'ai hâte de rentrer..
- Oh oui moi aussi! D'ailleurs, mon ex m'a appelé aujourd'hui, celui avec qui j'ai rompu en avril dernier. Lundi, on va à la plage dans une BMW série 3 décapotable (littéralement: bech nba7rou fi BMW série 3 décapotable). J'ai pas les lunettes qui vont avec, je piquerai celles de ma sœur. Franchement, c'est trop la classe. L'année dernière, je sortais avec un ingénieur qui avait une Mercedess CLK, c'était trop bien aussi.
- (...) Tu ne bois pas ton cocktail?
- Non il est trop fort. Je n'aime pas les trucs forts. Je préfère les trucs sucrés, pas trop alcoolisés. D'ailleurs, mon ex avec qui j'ai rompu en janvier dernier, aime la même chose! En plus, il travaillait dans une multinationale, il voyageait tout le temps, et à chaque fois, il me ramène un nouveau cocktail. C'était trop bien!
- ...
- Regarde la femme! Voilée de haut en bas! Franchement, moi j'aime pas. D'ailleurs, j'ai un ex, un jour il me fait une demande en mariage, avec l'espoir qu'un jour je vais me voiler! ça va pas? je l'ai largué sur le coup! Ce n'est pas le seul qui m'ait fait le coup en plus! Ils adorent le faire: il fait sa demande pour te garder clean, et lui il saute sur tout ce qui bouge! D'ailleurs, mon dernier ex, avec qui j'ai rompu tout juste avant mon voyage, il n'avait pas ce côté là: à 24 ans, il avait déjà tout essayé, les filles, les filles, les filles, il en avait eu sa dose; et là, il cherche une relation calme et sérieuse. Parfois, c'est chiant: moi chui encore jeune, je veux sortir, aller en boite, m'amuser, pas lui. Y avait un décalage..
- Oui, c'est pas évident...


Autres histoires intéressantes:

(l'idée: ne jamais utiliser ton téléphone quand tu es bourrée) D'ailleurs, mon ex avec qui j'ai rompu en octobre dernier, il m'a appelé un soir, il était complètement mort, et il me sort mes quatre vérités en face! (au téléphone...) ça m'a choqué! choqué! je ne me doutais pas du tout qu'il pouvait penser ça de moi! je l'ai largué d'ailleurs.. pas que pour ça mais bon...

(l'idée: ne jamais se saouler devant sa copine (ça marche aussi pour le copain?)) D'ailleurs, mon ex avec qui j'ai rompu en novembre dernier, il ne se saoule jamais devant moi. Je sais qu'il se bourre la gueule avec ses cousins, ses amis, mais jamais devant moi. Une fois j'ai insisté pour que j'aille à une soirée organisée par ses cousins. J'étais la seule fille avec eux, ils étaient en tout sept ou huit. Il n'avait pas bu ce soir là, juste 6 ou 7 bières..

(l'idée: liste de vœux des écoles) D'ailleurs je dois appeler mon ex. Il m'a passé un lien qui ne marche pas. Je devrais carrément lui demander de la remplir, moi j'y comprends rien!


Fin Suite de la discussion:

- Et donc là tu es célibataire?
- Oui! Mais ce n'est pas par manque de propositions.. J'en ai 4 "des p'tits copains potentiels" comme on dit! Mais je ne sais pas encore... j'hésite.. et puis, je me plais à être célibataire, sans personne à demander où tu vas, avec qui, pourquoi tu parles à ce type.. et puis, j'ai la flemme de re-raconter ma vie pour la nième fois, de re-construire les mêmes trucs, les mêmes rêves.. mais bon.. en même temps, avec les 4 prétendants que j'ai, j'ai de quoi passer un été d'enfer! Un dîner avec l'un, une soirée avec l'autre, une virée à la plage! ça sera super!
- Euh.. oui j'espère pour toi..

mercredi, juillet 16, 2008

Spectacle

J'ai viré tout le monde. Je suis malade, ai-je dit. Merci la grippe, au passage. Et le sang dans la morve, ça aide aussi. Je les ai mis tous à la porte, ils partaient célébrer la joie de vivre, le bonheur d'être entre amis, et moi, je fêtais déjà ma solitude. On le voyait déjà dans mes yeux, je jubilais, j'exultais, j'allais être seule.
Le temps de parler à moi même, de réaliser ma déception - en était-ce une? -, de penser. Ce n'est pas vraiment une séance d'introspection. Je suis incapable de me parler. Je me déteste au fond, je suis en rage dès que je me vois dans un miroir, je n'arrive pas à gérer la conversation entre moi et moi. C'est juste une pause, une échappatoire, parce que leur présence commençait à me peser, leur délire de gamins, leurs photos de touristes publiées le jour même pour montrer à tout le monde qu'on est à paris. Ce n'est pas ça, le paris que j'aime. Mon paris à moi est unique, et il est dans toutes les rues, pas seulement avec la tour Eiffel en image de fond.
La chambre était trop petite. J'ai dû sortir, tant pis si je perds du sang par le nez, je dois respirer. Et puis, du sang dans les poumons, ce n'est pas si grave. Sur un vélo, j'ai parcouru mon éden. Il fait frais, le vent caresse mes cheveux et fige mes gouttes de sueur. L'air me transperce, remplit mes poumons, je souris, je rigole, je jubile encore, de ma solitude, de ma liberté.
Un feu d'artifice illumine le ciel, la tour Eiffel brille à coté, une déferlante de lumières, des explosions, l'émerveillement de la foule, et moi sur mon vélo, avec ma chanson dans les oreilles. Emerveillée, peut être, heureuse d'être moi, d'être libre enfin, délivrée de mon fardeau, et d'être malade.

dimanche, juillet 13, 2008

113

Tout n'était qu'une illusion. Je me suis réveillée avec cette certitude. Je n'aurais jamais cru que mes doutes se dissiperaient aussi vite; j'ai pris l'habitude de vivre avec, ils existaient depuis un temps déjà et je ne pensais pas les perdre d'un coup, comme ça, comme une balle dans la tête. Je ne pensais pas que ça pourrait être aussi rapide.
Tout n'était qu'illusion. Une histoire inventée par mon idiotie, ma naïveté, mes rêves de petite fille. Je ne pensais pas que ma cervelle pouvait créer un scénario aussi puissant, fournir des preuves aussi crédibles, s'imaginer toutes ces choses et tous ces détails, des bribes de discussion, des regards trompeurs, cervelle idiote, cervelle bête que je devrais jeter à la poubelle. J'étais à deux doigts du bonheur, à deux heures, à deux pas, mais à l'heure du rendez vous, tout s'est dissipé, tout a disparu comme s'il n'a jamais existé. C'était un mirage. C'était un mensonge, j'ai menti à moi même, moi qui ne sais pas mentir, mais moi tellement naïve pour croire à un mensonge aussi bas-prix.
Cela m'a pris du temps pour m'en convaincre. Je cherchais peut être à combler un vide, ou me donner des raisons à mon échec. Pendant des mois, cette illusion était mon bonheur. Je croyais goûter à un plaisir inconnu; l'attente amorçait ma jubilation et dilatait mes fantasmes. J'en parlais à droite et à gauche, à tout le monde, je le criais déjà sur tous les toits comme un gosse trop fier de son premier mot, je ne pouvais patienter. Le doute n'était qu'un moment de répit; après, mes pensées partaient folles et ivres, au loin, vers l'infini.
Cela m'a pris une seconde pour m'en séparer: je me suis réveillée, j'ai regardé de l'autre coté du lit, il y avait une grosse masse engloutie dans un sommeil de bébé, il y avait cet abîme, et il n'y eût plus rien. J'y croyais pourtant, au baiser du prince charmant qui réveille la belle au bois qui dort. Peut être est-ce parce qu'on n'était pas dans un bois, ou que je n'étais pas belle, ou encore que je me suis réveillée la première. Je croyais que le lit suffisait à l'accomplissement de la scène, je l'ai déjà essayé avant, et dans le feu de l'action, je sais qu'on s'en tape du décor. Mais ce matin là, il y manquait la magie. Je ne me prendrai pas la tête. Un sourire, et comme si de rien n'était.
Je n'ai plus de sentiment, ou au contraire j'en ai trop et trop la flemme de les analyser un à un. Trop de choses ont disparu, trop de choses ont changé, trop de sentiments ont giclé. Et là, je suis occupée à chercher la petite bête, pour ne pas regretter mon sourire au réveil.
Et bizarrement, ce matin là, j'ai détesté les poils.

PS. 113 c'est le numéro de la note :p (113 ça se fête quand même :p)

mardi, juillet 01, 2008

Grève de merde

S'il y a une chose que j'aime dans ma chambre de 3m² située au cinquième étage, 114 marches, sans ascenseur, très mal éclairée, et pas du tout confortable, c'est que je n'ai pas affaire aux ratp. Je ne me déplace que le weekend, rarement en semaine, et les grèves de la ratp ont peu d'influence sur ma vie. En novembre, quand la grève a duré 10 jours, je me foutais de la gueule de ceux que je voyais en vélib', dégoulinant de sueur, en me disant: putain, ça doit être dur la vie... Je me croyais immunisée...

Jusqu'au jour où... le seul RER que je dois prendre, en ce jour particulier, le RER qui travaille toujours pendant les grèves, qui ne s'arrête jamais, prend sa revanche...
Course contre la montre. Je dois me rendre au vagin de Abla (traduction censurée)(au passage, ça semble chic en français...) pour un oral. Il fallait prendre une décision. Mal réveillée, j'ai bien sûr pris la mauvaise : prendre un taxi. Parce que, prendre un taxi dans cette ville de merde coûte la peau du cul, surtout si on va dans un vagin. Soit, 30 euros de taxi, pour le plaisir de la ratp. Ce n'est pas loin du 15ième de ce que je 'gagne' en un mois (en 45 mn, j'ai eu le temps de faire le calcul..) et assez proche du 6ième de ce qui me reste pour finir le mois (de juillet)(à l'époque ça n'avait même pas commencé). Je me passerai des soldes, n'est ce pas (même si c'est vital, et que je n'ai plus rien à me mettre, vu que j'ai jeté pas mal de choses, pour me sentir bien..).
Pour le retour, j'étais plus consciente, et j'ai décidé de prendre les choses en main. Mais va prendre le bus en un jour de grève... On était entassés comme des sardines, avec des odeurs à ne plus tenir debout, oui parce que tout le monde n'est pas fan de Narta fraîcheur et sensation, ni de Axe BomChikaWahWah, et qu'il faut bien lever la main pour marquer son territoire. Chaque arrêt était un calvaire: des gens veulent monter, on pousse, on bouge, des gens veulent descendre, je me suis retrouvée sur les genoux d'un vieux qui m'a gueulé dessus, j'ai perdu mon cul quelque part dans le bus, et j'ai failli mourir asphyxiée en essayant de rattraper mon sac qui était tombé par terre. Alors, oui, y a des affinités entre les voyageurs qui se créent au moment où on s'y attend le moins; quand ceux qui descendent nous crient : Bon courage!, on entend le Merci en chœur; quand ceux qui sont déjà dans le bus font un bouclier devant la porte pour que personne ne s'ajoute; quand un ventre vient frôler mon cul; quand d'autres gouttes de sueur s'ajoutent aux miennes (dégueulasse mais c'est vrai). Ce fut quand même une expérience.

Mais franchement, RATP de merde, français râleurs de merde, RER B de merde qui fait grève alors que le reste du trafic est normal, je m'en serais bien passée!