samedi, novembre 07, 2009
lundi, octobre 26, 2009
Zapping
6h de zapping mènent à un constat déprimant: on est mal. La seule pensée qui te vient à la tête est de te tirer une balle et d'en finir de ce monde de merde. Je ne rigole pas! En 6h, on a vu:
- des enfants mourir de faim en Afrique, des enfants mourir du sida, alors que des chiens reçoivent des millions de dollars en héritage,
- des enfants mourir de la guerre au Kosovo, en Afghanistan, en Irak, en Palestine, ou simplement finir à la poubelle parce qu'ils n'avaient pas gagné,
- des émissions bizarres où l'on regarde des gens baiser dans des piscines, chanter comme des casseroles et en avoir plein les poches après, ou encore la voix mystérieuses qui donne des missions telles que courir en string, et les gens sont encore payés après...
- des cons arriver au pouvoir,
- la chute des Twin towers et la guerre du terrorisme,
- des enfants nés handicapés à cause des merdes écologiques faites par les grosses internationales,
jeudi, octobre 22, 2009
Le paradoxe du comédien
Je ne sais pas pourquoi j'y suis allée. Je n'ai aucun talent en matière de comédie. Je mens très mal, je l'ai déjà dit. Cela se voit tout de suite sur ma gueule quand je mens. Je bégaie, je tremble, mes yeux clignotent. Le mensonge, ce n'est pas fait pour moi. Mais ça m'a toujours fasciné les gens qui mentent. Ils doivent en avoir, de l'imagination, ceux là, du talent pour faire passer. Et moi, je suis assez naïve pour croire à tout. Tant pis. Au diable tout cela. Je tente quand même le coup. J'ai envie de jouer. Je me sens vide, c'est peut être une manière de me remplir. D'avaler un autre personnage, le temps d'un cours. De digérer ses sentiments, ses peurs, ses joies, ses amours. Et le paradoxe du comédien, comment faire vrai alors que tout est faux.
J'avais des petits yeux face au prof. Elle avait une apparence bizarre, une artiste, n'est ce pas, comme tous les autres. Avec un rouge à lèvres qui déborde, très rouge, un collant troué de partout, et des habits qui tombent. Tout est dans le style. Je penserai à garder mes collants qui filent dorénavant. J'aurai peut être l'air de. Je pourrais peut être mieux jouer.
Et puis non, peut être pas. Je suis trop carrée pour faire du théâtre. Je savais que les maths me pourriront la vie pour toujours. Je ne peux pas faire mien un sentiment qui ne m'appartient pas. Je serai trop bête à jouer une Juliette qui rigole alors que Roméo est en train de crever d'amour. Et puis, ça me fait rigoler, moi, Roméo et Juliette. Pourquoi devrais-je mentir? Et puis d'abord, je ne sais pas le faire, ça se sentira, là-bas, sur scène. Et puis moi, j'étais habituée à la musique. Il n'y a rien de plus vrai. Peut être devrais-je arrêter d'essayer de changer, et faire avec ce que j'ai. Ce n'est pas plus mal finalement...
mercredi, octobre 07, 2009
Just in time
Cigarette et dernière gorgée de Martini. Les glaçons ont fini par geler. On n'a rien laissé dans la bouteille, tu sais. A peine assez pour calmer ma nervosité. Je tremble en revenant ici. De peur, peut être, d'excitation. Il y a quelque chose de bizarre, une montée d'adrénaline, que je n'arrive pas à contrôler. Et un sourire, un tout petit sourire qui s'échappe. Qu'est ce que je pourrais te raconter encore?
vendredi, avril 17, 2009
"Qu'est ce que l'hymen?"
Il y a cet arrière goût d'inachevé dans mon éducation. Ces tabouts dont on ne parle jamais, ces discussions qu'on tait, volontairement ou inconsciemment, par peur, par respect. Notre société est un paradis de psychologues. Freud y aurait joui. Les complexes y sont ancrés, solides, imperturbables; pire encore, on ne cesse de les construire, de les creuser, et on se plait à ce goût d'interdit, à ce goût de frustration, d'auto-censure. C'est là notre plaisir quotidien, à se poser encore et toujours les mêmes questions, à avancer à reculons, ne jamais aller plus loin, comme prisonnier dans une cellule sentant la moisissure.
Je m'étonne souvent que ce bout de chair, l'hymen, ait pris des dimensions inégalables, que l'existence d'une femme soit condamnée à le préserver, à le chérir, jusqu'à le diviniser. Qu'il ait suscité des débats infinissables, des lois, des règles, de l'énergie. Des progrès médicaux, jusqu'à essayer de le réinventer. Toute une éducation, tout un processus d'aliénation. C'est quand même infâme ce qu'on impose à la femme. Il y a dans ma tête comme une puissance divine qui m'empêche de jouir. C'est plus fort que moi, ce goût d'interdit, d'infâme, de diabolique.
Il est de mon plein droit de me demander ce qu'est l'hymen. Cette chose m'appartient, elle est à moi comme me sont propres mes yeux, mes narines, mon trou du cul. Je vois mal la société décider à mon insu de ma cécité, il en va de même pour ma virginité. Seulement, elle le fait; elle est plus forte encore que je ne l'aurais jamais imaginé. Elle est là, partout, comme un dieu omniscient, omniprésent, et je ne puis imaginer mon hymen indépendamment de sa présence. Il y a une sorte de cordon ombilical qui les soude, et que je ne peux couper par mes propres moyens. Et jusque là, je continuerai à taire en moi mille et une questions, sur l'hymen, sur l'amour, sur le mariage, sur le désir, sur le plaisir, sur le sexe, sur le pénis, sur le vagin, sur l'hymen encore, sur l'orgasme, sur la souffrance, sur le sang, sur l'honneur, sur le respect, sur la levrette, sur le baiser, sur l'hymen toujours, sur la féminité...
PS. le titre est le début d'un paragraphe dans un livre de F.Boyer, Orphée. Je n'ai pas le bouquin là, mais j'essaierai de le publier (un jour :p)
vendredi, mars 27, 2009
Ne pleure pas
Gamine, quand tu pleurais, elle te donnait à manger. Tu avais une drôle de manière de pleurer. Dès que l'envie te prend, tu le fais, sans retenue, sans gêne, les yeux rouges et le nez qui coule, comme ça devant tout le monde. On lisait dans tes larmes, on a fini par les comprendre, la faim, la fatigue, la soif, l'adolescence, le sommeil, les coups de tête. Tu pleurais de tout et de rien, comme un bébé. Tu es belle quand tu pleures, tu sais. T'as les yeux gonflés, tes beaux yeux noirs s'illuminent, comme une perle. T'as les joues qui s'arrosent, s'empourprent. Tes gestes de colère qui vont dans tous les sens. Ta frustration de ne pas dire ce que tu veux, de ne pas pouvoir crier, tout renverser, ta violence inassouvie. C'est qu'on n'a pas appris à parler dans cette famille, on n'a pas l'usage de la langue, tout passe par les yeux, même les engueulades des vieux, même le rire, même l'amour, on lit tout là-dedans, on en a tous de très beaux d'ailleurs, une panoplie de couleurs, toutes différentes, aussi belles les unes que les autres.
Mais aujourd'hui, ils sont loin, et je suis désarmée. Je suis impuissante, je suis frustrée de ne pas les voir, de ne pas savoir, de ne pas deviner ton envie, ta colère, de ne pas lire dans tes larmes. Je marche depuis deux heures en mâchant mes mots. J'ai la tête qui tourne tellement j'ai parlé, vite, trop vite, j'ai tellement de choses à te dire. Si seulement tu étais là. Si seulement tu pouvais les voir. Si seulement..
Je n'ai pas écrit ce bout de texte pourri pour que tu pleures. Tu sais, c'était un lundi, deux jours après mon arrivée. J'avais déjà passé deux jours à dormir dans ses bras, à parler à ses yeux. Les siens sont uniques, vert miel, un peu irisé, et ils disent toute sorte de choses. Regarde les, tu verras qu'elle va bien. C'est comme ça que j'ai su tenir, moi. Je ne regardais pas plus haut que ses yeux, on n'a pas besoin de voir le reste. Essaye. Tu t'y perdras. Tu n'auras plus envie de pleurer, tu n'auras plus envie de les quitter, pas une minute, pas une seconde. Voilà la technique, au cas où tu en aies besoin. Comment n'y ai-je pas pensé avant?
Je ne l'aurais jamais écrit, ce putain de texte, si je savais. J'ai envie de te serrer dans mes bras, de te laisser me faire tes gros bisous baveux sur la joue, et le cou jusqu'à ce que je commence à hurler, comme d'habitude. Je n'ai pas la langue de voix, ni celle des mots. Je veux te harceler de questions, savoir si tu vas bien, si tu as séché tes larmes, si tu en as parlé à quelqu'un. Je suis impuissante, incapable. Vingt minutes au téléphone sans avoir oser.
J'ai marché pendant deux heures avant de pondre mes mots ici. J'espère que tu le liras bientôt. Arrête de pleurer. Elle va bien, ne t'en fais pas.
mardi, février 17, 2009
Disparus
Je ne peux pas t'imaginer chauve. J'ai déjà essayé, tu sais. J'ai fermé les yeux, les ai ouverts, pris ta photo entre mes mains, essayé de couper ta chevelure. Je n'y arrive pas. Dès que tes cheveux disparaissent de ma mémoire, mes yeux jaillissent comme une fontaine. C'est plus fort que moi.
Je ne peux pas oublier tes cheveux. Je crois que c'est la partie qui me manque le plus chez toi quand je suis loin. Depuis qu'on arrêté le bisou du matin et le câlin du soir, c'est ma main dans tes poils qui me fait réaliser que tu es là. C'est indigne de toi, je sais, de te réduire à une touffe de poils, alors que tu es tellement de choses, tu es ton sourire, tes yeux, ton cou, tes mains chaudes, tes cuisses pleines de graisse qui tremblent quand tu te dandines. Mais tes cheveux.. c'est tout autre chose. C'est qu'ils sont tellement soyeux.. sans boucle aucune, sans frisottis, sans racines grasses ni pointes sèches, sans brushing, au naturel, mes doigts y retrouvent le calme, et je suis heureuse.
Je fais des cauchemars à les savoir disparus. Je n'arrive pas à t'imaginer vide au dessus, sans ta chevelure, que je n'arrive même plus à nommer, qui devient un interdit, soit, sans la chose. C'est comment alors? Une peau de bébé? Des fesses au dessus de la tête? Tu as mis une perruque? Un bonnet? Comment tu fais pour les laver? Tu les regardes tous les jours? Tu te regardes? Je peux ne pas les voir?
Je deviens dingue. Il y a un arrière de goût amer, chaque fois que j'avale ma salive et j'ai envie de gerber chaque fois que je te vois. C'est moche. Mes doigts sont expatriés, ils sont perdus, je crois même qu'ils ne servent plus à grand chose, elle est où la trançonneuse? Tu es là, devant moi, sans la chose, et je n'arrive toujours pas à t'imaginer. Alors je loge ma tête dans ta poitrine, pour ne plus voir, et je laisse jaillir mes yeux.
mercredi, février 11, 2009
Infinitif
Se rencontrer. Sourire, timidement, doucement, avoir ce regard curieux de l'autre, curieux de tout. Pencher la tête, à droite, à gauche, pour optimiser la réception du son.
Parler. Se raconter, le temps d'un verre, d'une soirée. Se muscler la langue, n'est-ce pas, dire et redire, parloter, de tout et de rien. Sourire, encore, de ces histoires qu'on apprend, de sa curiosité assouvie, se connaître, sourire. Parler encore, de ses expériences, mentir, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, des mensonges de gamins, qui se lisent au bout des lèvres, dans la lueur des yeux, dans le timbre de la voix. Sourire encore, faire semblant, jouer la comédie, y croire, mentir à son tour, se raconter, se vider, se récréer, se souvenir, s'inventer, se raconter. Libérer son cœur, depuis longtemps solitaire, ratatiné par la poussière, baratiner, laisser parler encore, se venger de son passé-silence, faute d'avoir un interlocuteur.
Se rencontrer encore, rencontrer d'autres orateurs, écouter, parler, rétorquer. Se raconter, encore et toujours, rire, sourire, de ses histoires, de ses mensonges.
Et puis, se lasser. De l'autre, des autres, toujours les mêmes, être excédé, fuir, rêver d'autres rencontres, pour se raconter encore. Changer d'oreilles, changer de voix. Se rencontrer encore, se raconter de nouveau, les mêmes histoires, les mêmes souvenirs, sourire jusqu'à en avoir des crampes à force de forcer, apprendre à rire, draguer, se faire draguer, rêver, penser. Se lasser encore, et fuir à jamais.
Exécrer sa solitude, éveiller sa curiosité, faire l'effort, se rencontrer encore, se raconter, se lasser... ETC.