Grieg

Un admirable compositeur norvégien.
En fait, pour moi,c'est une nouvelle découverte. C'était avec le film de Woody Allen , Scoop. La musique du film était un excellent morceau de Grieg : In the Hall of The Mountain King. J'ai été saisie par le charme de cette musique. Ou plutot sa puissance : il y a dedans de la ferveur, de la violence, des passions, de l'agressivité. Il y a un certain suspens, qui se marie bien avec le film d'ailleurs, et l'excellent personnage de Woody Allen.
Toute la magie de ce morceau est, pour moi, l'ascension du piano au forte, avec un rythme qui croît pareillement.. Cela me donne une sensation d'euphorie :on dirait que quelqu'un est en train de me tirer d'un cauchemar.. mais la rupture brutale à la fin du morceau est blessante: soudain, je suis seule, le quelqu'un disparait, et je suis ramenée à me replonger dans mon cauchemar, ou à en commencer un autre; ça me rappelle le mythe d'Orphée, qui, par le pouvoir de ses chants féeriques, descend aux enfers pour en ramener sa femme Eurydice; mais qui la perd une seconde fois, et elle replonge de nouveau dans le royaume d'Hadès. Maintenant que j'y pense, c'est exactement l'enjeu du film : la journaliste, le magicien, le scoop .. c'est quasiment la même histoire..
Ce morceau m'a poussé donc à découvrir d'autres compositions de Grieg. Et je n'ai été que comblée ! Sa musique donne l'impression d'être prise dans un tourbillon, un tourbillon qui va vite, vite.. et ça donne l'impression de s'évanouir, vers la fin.. de pousser son dernier souffle, son dernier soupir.. C'est très beau.. on se sent vraiment soulagé.. comme si quelqu'un vous débarrasse de l'énorme fardeau que vous trimballez depuis quelque temps .. de l'énorme chagrin que vous avez sur le coeur..Il y a aussi une certaine répétition, une certaine redondance: ça crée une sorte de dépendance.. le morceau, fini, repasse dans ma tête inconsciemment..dépendance au cauchemar ou au rêve? dépendance au mal?
Parmi d'autres qui m'ont affectée, il y a un autre morceau, c'est le plus connu de Grieg : concerto pour piano (si mes souvenirs sont bon, c'était dans une pub de baskets , nike je crois) qui est assez original. Le piano fait une présence grandiose.. les notes sont tapées sèchement, d'une façon puissante, brutale.. d'une façon entrecoupée au début.. ici, l'accompagnement tente d'atténuer, de modérer, mais rien à faire, le piano resurgit, encore plus puissant, encore plus violent, encore plus brutal.. Ici le cauchemar ne s'efface pas; on tente de le dissimuler, de l'adoucir, de l'atténuer; mais c'est en vain.. il est là, grandiose, puissant, acerbe, et plus effrayant que jamais ..
Bref, pour moi, ce fut une belle découverte ! merci Bastien :)