dimanche, avril 13, 2008

Les petites bourrettes



Spectacle magnifique hier à la péniche Al Alamaïn!
Merci Momo :)

Une chanson : On rigolera

Le site: Les petites bourrettes

Myspace: Les petites bourrettes

De mauvais poil

On est en Avril. Dans un monde meilleur, je devrais sentir le printemps envahir la planète, installer un beau sourire à ma gueule et profiter de la vie. Mais la réalité est autre: il fait moche là dedans. Tellement moche que mes orifices sont bouchés un à un que je n'ai même pas vu le printemps venir. Pas moche genre: je suis super à fleur de peau et si tu touches à mon auriculaire, je vais me suicider. Non non, voyons, ça fait belle lurette qu'on a dépassé ce stade. Pas moche genre: bobo d'amour blottie sous la couette avec pot de nutella et stock de papiers. Non, non, les larmes et moi, on a cassé ça fait un bail déjà. Mais moche. Voilà. Chai pas...
J'ai envie de tuer tout ce qui bouge. J'ai du mal à supporter mon entourage. Des fois, j'entends ma voisine respirer, j'ai envie de lui castrer les narines. J'ai envie de génocide à chaque récré, à chaque fois que je vais au Quick, ou que je prends le métro. J'ai envie de meurtre à chaque fois que je vois la femme de ménage. J'ai envie de sadisme à chaque fois que je prends une douche, toujours froide, dans cet internat de misère de merde.
Moche quoi.
J'ai perdu trois cordes vocales à force de crier sur des objets inhumains, ou au téléphone avec ma mère (remarque, le téléphone est inhumain aussi). J'ai arraché presque toutes les touches de mon clavier qui ne marche plus parce que j'ai versé de l'eau dessus, un jour où j'étais mochement mal réveillée.
Alors, oui, je fais des trucs pour m'en sortir:
Je m'épile trois fois par jour. C'est une méthode que j'ai trouvée sur internet : souffrir pour aller mieux. Alors, bon, les poils, à un moment on n'en a plus. Alors je tripote les poils qui poussent sous la peau, avec des instruments assez pointus, pince à épiler, compas ou aiguille. Résultat: je ne mettrait plus de jupes d'ici 2013, en attendant que égratignures, plaies et autres choses dégueulasses partent.
Je crève les points noirs de mon nez. Même s'il y a des points qui ne sont pas noirs, et bah je les crève aussi. Je crois que finalement, j'ai tout crevé. Résultat: le visage qui ressemble à un marsupilami (je ne vois pas trop la ressemblance, mais chui pas inspirée pour trouver autre chose)
Ah oui. Toujours dans le même esprit de souffrance, j'ai passé trois heures à ranger et nettoyer ma chambre. Alors, ça par contre, c'est pas mal. J'ai retrouvé mon passeport, réorganisé mes cours. J'ai dégagé l'accès extérieur en déplaçant la pile de linge sale (et propre) qui bloquait la porte, pour la foutre sous le lit. Mais bon, sur le coup, ça fait un bien fou. Mais va voir deux heures après: j'ai interdit à tout le monde d'accéder à ma chambre afin de préserver le propre qui y règne. Moi même, je me suis désinfectée les pieds avant d'y entrer. Et je me promène avec un gros sac en plastic sur la tête pour éviter tout cheveu qui traîne.
Oui, oui. C'est moche, je te dis.
Mais un jour, je m'en sortirai, promis.

samedi, avril 05, 2008

Ce soir au palais des sports...

Ces gens là

Hier, je suis allée manger chez une amie à la famille, que j’ai dû voir une ou deux fois dans ma vie. La dame était mannequin chez Nina Ricci dans son jeune âge, puis couturière dans une autre maison, et à la retraite, n’ayant pas trouvé d’autres occupations, elle « est revenue à Dieu » (raj3et el rabbi), suivant la recette commune : regarder Iqrâa ou Islam Academy à longueur de journée, passer une bonne partie du temps à la mosquée, et, résultat fondamental de cette mystification, mettre le voile. La dame est visiblement gentille. Mais, pendant toute la soirée, la discussion ne tournait qu’autour de Dieu, de l’islam, de tel ou tel Imam, de telle ou telle émission. Ensuite, la dame me sort la liste des filles qui, arrivées à Paris qui ont mis le voile, parce qu'à tunis, on est trop persécutée pour le faire. Je ne me sens pas encore visée, je laisse parler ; apparemment la dame est seule, et la discussion lui manque. Mais elle n’en finit pas, et vient le tour de LA question qui me gonfle: tu fais la prière ?

Je hais ces gens-là. Ces gens qui, une fois ils ont mis un bout de tissu sur le crâne ou laissé pousser un bout de barbe se prennent pour les messagers de Dieu, et se permettent de faire la morale à tout le monde. J’ai beau les considérer comme naïfs, se laissant manipuler par ce mouvement de foule qu’est devenu l’ « islamisme » de nos jours. Mais ils vont trop loin. Ils sont plongés dans un extrémisme dangereux pour la société, et ils n’en voient pas les conséquences. Ils établissent des règles, modifient des lois, inventent des dogmes, s’interdisent des permissions. Pire encore, ce que je trouve ignoble est que l’islam se transforme de plus en plus en un phénomène de mode ou une manifestation d’hystérie collective. Devant ce genre de spectacle, je me sens tout simplement offensée, de voir « mon islam » en tant que croyances réduit à ce genre de pratiques. D’autre part, ces gens-là confondent entre islam comme religion et croyance et islam comme code de société. Il est vrai que certaines règles sociales ont été clairement établies dans le texte. Mais on oublie qu’elles ont été souples, essentiellement pour suivre l’évolution de la société humaine. Il est évident qu’après 14 siècles, elles se doivent de changer. Mais en bons musulmans, ces gens-là refusent tout changement. Bien au contraire, ils font la course de qui se prive le plus pour aller au paradis. Un exemple qui me vient en tête :la virginité au mariage. Ça m’étonne que Dieu, tel que j’y crois, se soucie d’une quelconque manière de mon hymen : la morale est que la société ne se transforme pas en bordel. Alors que ce genre de sujet présente la moitié de ce qui se dit sur islam Academy & Cie.

Enfin, s’il y a une morale que mon père a réussi à m’inculquer parfaitement, c’est bien que la religion est strictement une affaire personnelle : mon père est, comme on dit, un bon musulman. En vingt ans d’existence, je n’ai jamais vu mon père parler de religion en société. Et dès qu’on l’interroge sur telle ou telle pratique, il contourne la discussion par un « je ne sais pas, il faut demander ». En vingt ans d’existence, mon père ne m’a jamais dit un jour : ma fille, tu dois croire en Dieu, faire la prière, faire le ramadan et mettre le voile. Tout ce qu’il m’a imposé comme règles sont relatives à mon comportement en société, jamais à ma religion, et encore moins à l’aspect pratique.

La dame croyait m’emmener au paradis en me faisant la morale. Je trouve ça bête. Dieu, j’y crois à ma manière, à la manière dont je suis persuadée qu’il aimerait que j’y croie. Athée, croyant pratiquant ou non, chacun est libre de trouver son équilibre. Alors pourquoi continuer ce genre de discussions stériles?

PS. Bon, c'est vrai, hier j'ai joué à la Wii :p, mais c'est un vieux texte que des détails actuels m'ont rappelé :p