vendredi, décembre 19, 2008

Le roi lion


Découvrez Elton John!

Si je compte bien, j'ai dû voir le Roi Lion 250 fois les trois derniers mois. Sachant que ma première fois c'était quand j'avais 6 ans, cela donne une idée modeste sur l'amour que je porte pour Simba. Il y a des passages que je connais par cœur, je tremble toujours aussi fort au début, quand les animaux s'inclinent devant Simba bébé, je rigole toujours aussi fort quand Zazou est prisonnier chez Scar. Et cela va sans dire que je pleure à chaque fois que Mufassa tombe de la falaise! Non mais!
Quand il y avait les affiches du Roi Lion (la comédie musicale) partout, au métro, sur les bus, je baissais les yeux pour ne pas être tentée, et en rentrant je me tapais Mufassa-tombant-de-la-falaise, en me disant que de toute façon, je serai trop ridicule à chialer devant une salle comble. En plus, je connais toutes les chansons par cœur, alors ça ne sert à rien d'y aller. Mais je ne savais pas que ça allait me torturer une année durant. Alors oui, j'ai fini par céder.
Depuis le temps que j'en RÊVE! Déjà, j'ai passé deux heures à choisir ma tenue. Pour une fois que je vais rencontrer Mufassa en vrai, il fallait bien que je sois sublime. J'ai pris avec moi mes peluches Timon & Pumba (Simba m'a manqué, mais à chaque fois j'oublie de le ramener :( )
J'avais la gorge serrée dès le début du spectacle. C'était si fort. Les animaux ont commencé à défiler, Rafiki, Mufassa, Sarabi, c'était magnifique. Les costumes, les maquillages, les musiques, c'était trop fort. Un spectacle léger, drôle par moments (il faut bien que je respire!) et fort en émotion. Le seul truc qui m'a tapé sur les nerfs, c'était qu'ils avaient changé quelques paroles. Du coup je me sentais larguée par moments. Surtout dans les chansons! Franchement, on n'a pas idée de changer ''L'amour sous les étoiles!"
Et oui, quand Mufassa est mort, j'ai encore chialé comme une môme. Même que j'ai dépassé les mômes parfois. Même qu'à un moment, ma voisine de 5 ans a demandé: "Maman, pourquoi elle pleure la dame?". Même que je l'ai vraiment détestée à ce moment là, parce que d'abord, je suis PAS une DAME! et que je pleure parce que Mufassa est mort bordel! à 5 ans, ça devrait te secouer un peu, non? Merde!
Et maintenant, je vais passer une semaine sous la couette à écouter l'histoire de la vie.
Le Roi Lion, ça craint :/

dimanche, novembre 30, 2008

Le livre sur l'étagère

Tutu rose et demi-pointes. Bonsoir Marie-Claire. Je rejoins le groupe de gamines. François commence à balader ses mains sur les touches du piano, et avec le son qui se répand, nos corps, souples car jeunes, désinvoltes, commencent à s’envoyer en l’air, sans connotation, s’il vous plaît, s’envoyer en l’air au sens premier, sortie de la bouche d’une gamine de sept ans. Contemplez le mouvement : une troupe de fillettes en demi-pointes et tutu rose, au corps agile, sautille ardemment, puis ralentit, fait la révérence, passe en deuxième, tourne en rond, se jette à terre, se relève prestement, fait le salut final, avec le piano qui signe la dernière note. Un souvenir débordant de beauté. La beauté d’un corps de sept ans à peine, sans ride aucune, sans courbure, sans déformation due à l’âge ou au stress. La beauté des lèvres timidement scintillantes, grâce au mini rouge à lèvres piqué dans le sac de maman. La beauté d’un mouvement infantile, qu’on a répété vingt fois dans sa tête comme pour apprendre la table de deux. La beauté d’yeux qui brillent devant maman dans le public qui a soupçonné mon vol mais qui est si fière de sa fille qui se mue avec la délicatesse d’un cygne de Tchaïkovski.

Quinze ans plus tard, je suis dans ma chambre d'interne, et je revois ces images à chaque fois que je lis le titre d'un Elie Wiesel qui traîne sur l'étagère. Un désir fou de danser. Et je souris à la fin du spectacle en me disant : c’est beau une fille qui danse. Car aujourd’hui, je me traîne ce corps fat et lourd qui atteint à peine ses lacets, qui se morfond dans sa paresse. Des fois, l’envie me prend, je mets la musique, je ferme les yeux et je laisse le rythme transpercer mon corps et parler à mes muscles. Alors je bouge, de tous mes membres, de toutes mes parties, dans un mouvement désordonné et hasardeux. Mais bientôt je tombe de fatigue, le souffle me manque. Ce n’est pas la danse qui me lasse, ce sont mes gestes disgracieux, qui vont dans tous les sens, sans beauté aucune. Alors je me dis que je ne serais plus jamais cette fillette de sept ans en tutu rose et demi pointes qui danse sur une valse de Chopin. Et je me replie sur moi même, essayant de noyer ce désir fou de danser.

lundi, novembre 24, 2008

[Tag] Impudique



Un ménage à trois sur scène, c'est essentiellement ce que je suis allée voir, je trouvais ça bizarre, impudique, et excitant, juste ce qu'il fallait pour mes hormones en fureur :p Mais j'ai eu en supplément un concentré d'amour et d'émotions qui m'ont laissée sans voix, je crois même que j'ai eu les larmes aux yeux pendant la pièce.
Nus dès la première scène, les personnages s'offrent à nous sans artifice; tout de suite on adhère. Ils sont débarrassés du poids de la société, des bonnes manières, des codes de conduite, et nous aussi. Leur nudité est une partie du jeu, on s'y habitue, on trouve ça normal, sans pour autant tomber dans la banalité, car le spectacle était assez osé.
Il est question non pas de pornographie, mais d'érotisme, de fantasmes, et qui n'en a pas. Par amour, Léa accepte d'offrir à Paul, son amant, de réaliser son fantasme: un ménage à trois avec un homme. Elle le fait, non pas par lassitude ou désespoir, mais par amour du désir: "elle aime avec son cul" et le plaisir est sa seule preuve d'amour, le plaisir vrai, éternel : l'orgasme. Car c'est l'orgasme qui rendra son histoire avec Paul éternelle, son âme sera là à chaque orgasme, et c'est comme si elle n'était jamais partie.
Les jeux de lumière sont bien associés, du sombre au clair, de la lumière au noir, comme la pièce elle même qui mélange la conscience et l'inconscient. Le décor est simple mais parfait, avec le petit rideau au fond de la scène, séparation entre le monde et l'inconscient de Léa, où on voit ses fantasmes. La musique est géniale, avec l'effervescence du violon dans la scène où tous les trois ont eu un orgasme simultané.. orgasmique. J'ai aussi aimé la petite danse à trois, la scène où elle rit à plein cœur, trop beau. Le jeu des comédiens est magnifique, surtout Léa.
En résumé: j'ai vraiment aimé la pièce. Vrai, sans mensonge, impudique: elle traduit bien la lutte que nous vivons tous les jours contre notre inconscient; nos mécanismes de frustration toujours en éveil, pour ne laisser passer aucune folie, aucun fantasme.

Pour ceux que ça intéressent, dépêchez vous, c'est jusqu'au 13 décembre au théâtre Clavel - 3 rue Clavel 75019 - Jeudi, vendredi, samedi à 21h30.
Pour d'autres avis sur la pièce, allez chez:
Exblonde
Marou

jeudi, octobre 23, 2008

Deux fois tagguée!

Tagguée par Joli coeur et Wounded Spirit, et poussé par ma passion et mon amour profond et démesuré du sept, je me livre à vous!

Voici les régles du jeu:
- Mettre le lien de la personne qui vous a tagué.
- Mettre le règlement du jeu sur votre blog.
- Répondre aux mêmes questions.
- Taguer sept autres personnes à votre tour.
- Les prévenir sur leurs blogs.

7 choses au hasard sur moi :
très gourmande, dors beaucoup, j'ai trois jeans qui attendent d'aller à la laverie (0 jean propre depuis un mois), déteste la femme de ménage, j'ai acheté une nouvelle vache en pelluche aujourd'hui, aime beaucoup ma petite soeur, très peu sociable ces temps ci (quoique garde un brin de folie)

7 choses à faire avant de mourir :
baiser, fumer, faire le tour du monde, dire aux gens que j'aime que je les aime, faire du théâtre, être amoureuse, me suicider (oui, avant de mourir, pour savoir ce que ça fait)

7 choses que j’aime trop faire :
dormir, rester à ne rien faire, passer du temps avec ma grand mère qui me raconte ses histoires d'enfance que je connais par coeur, chanter du barry white sous la douche, sourire à des inconnus dans la rue, faire du shopping en étant fauchée, manger japonais à la rue monsieur le prince

7 choses que je déteste faire :
charger mon putain de portable de merde, répondre au putain de portable de merde, m'épiler, faire la queue, faire semblant d'aimer mon cousin (il est pas encore né mais je le déteste déjà), décider de ce qu'on va manger ce soir, décider en général

7 choses que je ne peux pas ou que je ne sais pas faire :
arrêter de manger quand l'envie me prend, garder une chambre rangée 24h de suite, détester quelqu'un sans qu'il s'en rende compte (ça se voit direct sur ma gueule), draguer ou me laisser me faire draguer (? euh le sens y est), oublier quand on me fait du mal, travailler convenablement même quand j'ai pas envie.

7 choses qui m’attirent chez mon chéri :
j'en ai pas mais ça sera sûrement ses fesses :p (oui il en aura sept pour mes beaux yeux :p)

7 choses que je dis souvent :
ah! c'est bien! (surtout quand j'ai rien entendu de ce qu'on vient de me dire), international! (ou 3alamya! ça dépend du contexte), la3zé, j'adore!, .. ou pas!, si tu le dis, pour le reste, y aura plein d'étoiles plein les yeux :p

7 célébrités que j’aime :
barry white, le mec qui fait la pub boursin mini, le mec qui fait la pub de L'Homme de Guerlain, bob l'éponge, Mr propre, Gad, Fairuz

Voici maintenant les blogueurs que je tague à mon tour :
les autres qu'on a pas taggué!

lundi, octobre 06, 2008

Le temps d'une note

Je t'ai créé, de toute pièce. J'ai pris le plaisir de fabriquer chaque petit détail, de le façonner à ma guise, je t'ai fait à mon goût. J'emboîte les petites parcelles de toi comme des pièces de lego, je m'amuse comme une môme, et je ricane de plaisir à chaque fois que je te vois.
L'avantage, c'est que tu es toujours là. Le soir, tu me prends dans tes bras, et là, le spectacle commence. Je te raconte mes silences longs et ennuyeux, ma vie terne et sans couleur à l'image de ce ciel gris qui pèse comme la terre, ma vie fade où il ne se passe rien, mes jours qui se suivent, qui se ressemblent sans se confondre, mes problèmes qui n'existent que dans ma tête, je te raconte comment je vais changer le monde, comment je vais changer mon monde, et ça me fait marrer, alors je ris, je brille des yeux, et tu me regardes en souriant. Je t'invente un monde à part, où il n'est question que de nous, tu auras des jambes pour m'emmener partout, des mains, une main pour prendre la mienne, des cheveux crépus qui me chatouilleront la nuque chaque fois que tu m'embrasses, des orteils de géant pour coincer les miens, et une salive au goût chocolat, qui débordera sur mes lèvres, en me dessinant des moustaches que je m'amuserai à atteindre avec ma langue, comme quand je mange une glace. Je te raconterai mes blagues de gamins, et on fera des canards coincoin, des chats ronron, et des troupeaux de ça. J'inventerai d'autres blagues pour te voir rire, on rigolera à plein cœur, et on jaillira en larmes. Je me saoulerai devant toi, je perdrai la conscience, je perdrai le contrôle, je m'adonnerai au plaisir, à l'ivresse, avec toi en spectateur. Tu me laisseras aller au bout de ma folie, et je hurlerai de plaisir jusqu'à te crever les tympans.
Au réveil, tu auras disparu. Mais je m'en fous pas mal, car le soir je t'inventerai encore. Et encore et encore et toujours... pour ne pas crever de solitude.

PS. Lyn, il est où ton blog?!

mercredi, septembre 10, 2008

J'y étais :)

Coldplay - Paris Bercy

PS. Plus de détails, chez Moon's :p


mercredi, août 27, 2008

Je me couche

Dès que je ferme les yeux, je te vois. Je vois ta gueule posée sur le même oreiller que ma tête pleine à exploser. Je te vois, tes yeux posés sur moi, tes lèvres dessinant un grand sourire, entre l'innocence et le vice, et nos nez qui se frôlent parce que trop prés. Tu me hantes, mes premiers instants du sommeil sont réduits à cette scène, et je ne puis quitter le monde des vivants sans la revivre, tous les soirs, de la même manière, avec les mêmes détails. Je sens tes narines m'expirer au visage, me chatouillant les joues, qui frissonnent et s'empourprent, j'entends encore ton souffle qui accélère et ton cœur qui bat dans ma poitrine. Je sens ta présence, nos deux corps enlacés comme dans les films, se frôlant de partout, nos orteils entremêlés, nos mains qui se caressent, et ta paume qui erre dans ma peau immaculée, exactement comme dans mes rêves. Alors je m'adonne au plaisir, je m'imagine ne plus jamais quitter tes bras, te coller à vie, enfouis dans un lit à ne rien faire, sauf te regarder dans les yeux, si beaux, si hagards. J'y vois mon reflet et soudain je me sens toute petite, alors je baisse les miens et je me rapproche encore, de toi, du péché, du rêve.
Et là, je me cogne au mur. C'était encore un accès.

mercredi, août 20, 2008

Histoires sans importance


Découvrez Ménélik!


Mon histoire avec cette chanson:

J'étais pas encore au collège quand elle a paru. Je connaissais certains passages, mais c'est au lycée que je l'ai apprise par cœur. On faisait des duos à la con, on répétait ensemble comme des gamins, et le premier qui se trompe d'un mot a perdu, je ne sais quoi au juste, mais il a perdu :p . Bye bye. C'est aussi à paris, dans une chambre minuscule, qu'on s'est mis à la chanter tous les trois, en sautant sur le lit, comme des ados dégénérés. Et j'ai tenu jusqu'au bout, "je me suis lassée, je suis cassée, j'en ai plus qu'assez!". C'est marrant, la façon dont elle a ressurgi, au moment où je passe un sérieux coup de balais sur tous les guys qui sont pas cool :p merci Ménélik :p


Mon histoire à la plage:

A la plage, je me transforme en une gamine de 5 ans. Je ne sais pas ce qui provoque ça (euh le soleil qui cogne fort?) mais c'est impressionnant. J'adore chambouler la mer dans tous les sens, jouer au train train avec mes cousines (qui elles, ont vraiment cinq ans! les salopes!) traverser la foule, emmerder les grandes personnes, danser à la débile, la danse des canards, le boogie woogie et a ram sam sam (j'ai appris les paroles par cœur! ). Mais même si les cousines ne sont pas de la partie, je trouve toujours une personne à mon âge mental pour faire des folies. Car faut vraiment avoir cinq ans pour faire des roulades - avant et arrière attention!- dans le sable, se prendre en photo les poils de l'animal qui est en nous (c'est une chatte :p), et mordre des fesses sous l'eau. Et c'est toujours le lendemain au réveil que je réalise.. que je déteste le soleil..


Mon histoire avec ma mère:

J'appréhendais mon retour, et j'avais bien raison: ça fait déjà un mois que j'ai ma mère sur le dos. Fais ci, fais pas ça, va voir tes amis, ne sors pas, ne rentre pas tard, ne rentre pas tôt, tu dors trop, tu manges pas, etc. ça, pour ce qui est supportable. Car il y a pire. Elle en est à regretter de m'avoir laissée partir, c'était une erreur, m'a-t-elle dit. Génial, merci 'man pour le soutien, j'en avais besoin. Elle refuse d'admettre que j'ai fait des bêtises, elle refuse de me croire, elle a son idée, figée dans sa tête. J'ai la mienne, diamétralement opposée, et ça crée des foudres. Bon, c'est vrai qu'elle est désespérée de me voir mariée dans pas longtemps, c'est déjà ça. Alors, voilà, j'attends mon retour (même si je n'ai toujours pas de billet pour rentrer :p); après tout il fallait bien que ça arrive.


Mon histoire avec le téléphone:

J'ai découvert que je suis téléphonophobe. Je suis l'incarnation de baba Yahia gad-elmalehien. Le téléphone m'insupporte, je réponds rarement, après avoir bien travaillé mon discours, et si je rappelle, je me fais toujours engueuler. Les gens veulent t'avoir tout le temps, en tout lieu, et moi ça me pèse. Des fois, je fais la morte, et j'ai tout le monde sur le dos après. Je déteste être obligée de parler, obligée de répondre, obligée d'écrire un sms, obligée de rappeler. J'aimerais bien avaler ma puce.. ça doit passer avec un peu de glace au chocolat dessus..


La suite de ma vie:

Sinon, j'hiberne, à mon habitude chaque vacance. J'évite les gens, je me gave de glace au chocolat ou aux noisettes (que je prépare moi même, attention!). Je fais le ménage dans ma vie, comme dit ci dessus; j'ai déjà viré pas mal de monde de mon répertoire, et c'est tant mieux. J'ai appris à laisser parler, à ne plus tout prendre sur moi, à m'en foutre de ce qu'ils disent, à faire la sourde oreille et le beau sourire de bêta.
J'ai fêté mon 21ième anniversaire, et je ne suis pas plus mûre pour autant :D (cf. Mon histoire à la plage). Au contraire, je suis de plus en plus barge, et je ne me vois pas arrêter. Je n'ai aucun projet d'avenir, et ça me plaît de tout laisser au hasard.

Et je souris encore! même pas l'once d'un remord!
change d'attitude ou je sculpte un nouveau décor!
allez bye bye, tu prends tes clics tes clacs et tu te tailles!
...

mardi, juillet 22, 2008

C'est l'histoire de M. ...

Monologue Discussion entre filles:

- Je suis allée faire un tour aux Galeries, hier. Il y avait une robe Prada trop belle! D'ailleurs, je ne t'ai pas raconté ce que m'a dit mon ex, celui avec qui j'ai rompu en septembre dernier, celui qui m'a plaqué, c'est le premier et le seul à le faire d'ailleurs. Il m'a dit: si on t'offre une robe Prada, et que tu n'as jamais entendu parler de la marque auparavant, que tu la mets pour faire le ménage; et un jour, on te révèle sa valeur, tu aimerais bien la récupérer comme neuve! Il voulait qu'on se remette ensemble!
- En même temps, te comparer à une robe...
- Oui c'est ça le truc! Il m'a appelé hier. J'ai pas répondu. D'ailleurs, H. aussi m'a appelé. C'est mon dernier ex, celui avec qui j'ai rompu tout juste avant mon voyage. Il a passé une heure au téléphone avec moi. Lui aussi, il veut qu'on se remette ensemble, mais franchement, ça ne me dit rien. Moi je parle trop, alors qu'il dit un mot par heure.. ça ne fonctionne pas trop.
- ...
- Tu as l'air fatiguée?
- J'ai hâte de rentrer..
- Oh oui moi aussi! D'ailleurs, mon ex m'a appelé aujourd'hui, celui avec qui j'ai rompu en avril dernier. Lundi, on va à la plage dans une BMW série 3 décapotable (littéralement: bech nba7rou fi BMW série 3 décapotable). J'ai pas les lunettes qui vont avec, je piquerai celles de ma sœur. Franchement, c'est trop la classe. L'année dernière, je sortais avec un ingénieur qui avait une Mercedess CLK, c'était trop bien aussi.
- (...) Tu ne bois pas ton cocktail?
- Non il est trop fort. Je n'aime pas les trucs forts. Je préfère les trucs sucrés, pas trop alcoolisés. D'ailleurs, mon ex avec qui j'ai rompu en janvier dernier, aime la même chose! En plus, il travaillait dans une multinationale, il voyageait tout le temps, et à chaque fois, il me ramène un nouveau cocktail. C'était trop bien!
- ...
- Regarde la femme! Voilée de haut en bas! Franchement, moi j'aime pas. D'ailleurs, j'ai un ex, un jour il me fait une demande en mariage, avec l'espoir qu'un jour je vais me voiler! ça va pas? je l'ai largué sur le coup! Ce n'est pas le seul qui m'ait fait le coup en plus! Ils adorent le faire: il fait sa demande pour te garder clean, et lui il saute sur tout ce qui bouge! D'ailleurs, mon dernier ex, avec qui j'ai rompu tout juste avant mon voyage, il n'avait pas ce côté là: à 24 ans, il avait déjà tout essayé, les filles, les filles, les filles, il en avait eu sa dose; et là, il cherche une relation calme et sérieuse. Parfois, c'est chiant: moi chui encore jeune, je veux sortir, aller en boite, m'amuser, pas lui. Y avait un décalage..
- Oui, c'est pas évident...


Autres histoires intéressantes:

(l'idée: ne jamais utiliser ton téléphone quand tu es bourrée) D'ailleurs, mon ex avec qui j'ai rompu en octobre dernier, il m'a appelé un soir, il était complètement mort, et il me sort mes quatre vérités en face! (au téléphone...) ça m'a choqué! choqué! je ne me doutais pas du tout qu'il pouvait penser ça de moi! je l'ai largué d'ailleurs.. pas que pour ça mais bon...

(l'idée: ne jamais se saouler devant sa copine (ça marche aussi pour le copain?)) D'ailleurs, mon ex avec qui j'ai rompu en novembre dernier, il ne se saoule jamais devant moi. Je sais qu'il se bourre la gueule avec ses cousins, ses amis, mais jamais devant moi. Une fois j'ai insisté pour que j'aille à une soirée organisée par ses cousins. J'étais la seule fille avec eux, ils étaient en tout sept ou huit. Il n'avait pas bu ce soir là, juste 6 ou 7 bières..

(l'idée: liste de vœux des écoles) D'ailleurs je dois appeler mon ex. Il m'a passé un lien qui ne marche pas. Je devrais carrément lui demander de la remplir, moi j'y comprends rien!


Fin Suite de la discussion:

- Et donc là tu es célibataire?
- Oui! Mais ce n'est pas par manque de propositions.. J'en ai 4 "des p'tits copains potentiels" comme on dit! Mais je ne sais pas encore... j'hésite.. et puis, je me plais à être célibataire, sans personne à demander où tu vas, avec qui, pourquoi tu parles à ce type.. et puis, j'ai la flemme de re-raconter ma vie pour la nième fois, de re-construire les mêmes trucs, les mêmes rêves.. mais bon.. en même temps, avec les 4 prétendants que j'ai, j'ai de quoi passer un été d'enfer! Un dîner avec l'un, une soirée avec l'autre, une virée à la plage! ça sera super!
- Euh.. oui j'espère pour toi..

mercredi, juillet 16, 2008

Spectacle

J'ai viré tout le monde. Je suis malade, ai-je dit. Merci la grippe, au passage. Et le sang dans la morve, ça aide aussi. Je les ai mis tous à la porte, ils partaient célébrer la joie de vivre, le bonheur d'être entre amis, et moi, je fêtais déjà ma solitude. On le voyait déjà dans mes yeux, je jubilais, j'exultais, j'allais être seule.
Le temps de parler à moi même, de réaliser ma déception - en était-ce une? -, de penser. Ce n'est pas vraiment une séance d'introspection. Je suis incapable de me parler. Je me déteste au fond, je suis en rage dès que je me vois dans un miroir, je n'arrive pas à gérer la conversation entre moi et moi. C'est juste une pause, une échappatoire, parce que leur présence commençait à me peser, leur délire de gamins, leurs photos de touristes publiées le jour même pour montrer à tout le monde qu'on est à paris. Ce n'est pas ça, le paris que j'aime. Mon paris à moi est unique, et il est dans toutes les rues, pas seulement avec la tour Eiffel en image de fond.
La chambre était trop petite. J'ai dû sortir, tant pis si je perds du sang par le nez, je dois respirer. Et puis, du sang dans les poumons, ce n'est pas si grave. Sur un vélo, j'ai parcouru mon éden. Il fait frais, le vent caresse mes cheveux et fige mes gouttes de sueur. L'air me transperce, remplit mes poumons, je souris, je rigole, je jubile encore, de ma solitude, de ma liberté.
Un feu d'artifice illumine le ciel, la tour Eiffel brille à coté, une déferlante de lumières, des explosions, l'émerveillement de la foule, et moi sur mon vélo, avec ma chanson dans les oreilles. Emerveillée, peut être, heureuse d'être moi, d'être libre enfin, délivrée de mon fardeau, et d'être malade.

dimanche, juillet 13, 2008

113

Tout n'était qu'une illusion. Je me suis réveillée avec cette certitude. Je n'aurais jamais cru que mes doutes se dissiperaient aussi vite; j'ai pris l'habitude de vivre avec, ils existaient depuis un temps déjà et je ne pensais pas les perdre d'un coup, comme ça, comme une balle dans la tête. Je ne pensais pas que ça pourrait être aussi rapide.
Tout n'était qu'illusion. Une histoire inventée par mon idiotie, ma naïveté, mes rêves de petite fille. Je ne pensais pas que ma cervelle pouvait créer un scénario aussi puissant, fournir des preuves aussi crédibles, s'imaginer toutes ces choses et tous ces détails, des bribes de discussion, des regards trompeurs, cervelle idiote, cervelle bête que je devrais jeter à la poubelle. J'étais à deux doigts du bonheur, à deux heures, à deux pas, mais à l'heure du rendez vous, tout s'est dissipé, tout a disparu comme s'il n'a jamais existé. C'était un mirage. C'était un mensonge, j'ai menti à moi même, moi qui ne sais pas mentir, mais moi tellement naïve pour croire à un mensonge aussi bas-prix.
Cela m'a pris du temps pour m'en convaincre. Je cherchais peut être à combler un vide, ou me donner des raisons à mon échec. Pendant des mois, cette illusion était mon bonheur. Je croyais goûter à un plaisir inconnu; l'attente amorçait ma jubilation et dilatait mes fantasmes. J'en parlais à droite et à gauche, à tout le monde, je le criais déjà sur tous les toits comme un gosse trop fier de son premier mot, je ne pouvais patienter. Le doute n'était qu'un moment de répit; après, mes pensées partaient folles et ivres, au loin, vers l'infini.
Cela m'a pris une seconde pour m'en séparer: je me suis réveillée, j'ai regardé de l'autre coté du lit, il y avait une grosse masse engloutie dans un sommeil de bébé, il y avait cet abîme, et il n'y eût plus rien. J'y croyais pourtant, au baiser du prince charmant qui réveille la belle au bois qui dort. Peut être est-ce parce qu'on n'était pas dans un bois, ou que je n'étais pas belle, ou encore que je me suis réveillée la première. Je croyais que le lit suffisait à l'accomplissement de la scène, je l'ai déjà essayé avant, et dans le feu de l'action, je sais qu'on s'en tape du décor. Mais ce matin là, il y manquait la magie. Je ne me prendrai pas la tête. Un sourire, et comme si de rien n'était.
Je n'ai plus de sentiment, ou au contraire j'en ai trop et trop la flemme de les analyser un à un. Trop de choses ont disparu, trop de choses ont changé, trop de sentiments ont giclé. Et là, je suis occupée à chercher la petite bête, pour ne pas regretter mon sourire au réveil.
Et bizarrement, ce matin là, j'ai détesté les poils.

PS. 113 c'est le numéro de la note :p (113 ça se fête quand même :p)

mardi, juillet 01, 2008

Grève de merde

S'il y a une chose que j'aime dans ma chambre de 3m² située au cinquième étage, 114 marches, sans ascenseur, très mal éclairée, et pas du tout confortable, c'est que je n'ai pas affaire aux ratp. Je ne me déplace que le weekend, rarement en semaine, et les grèves de la ratp ont peu d'influence sur ma vie. En novembre, quand la grève a duré 10 jours, je me foutais de la gueule de ceux que je voyais en vélib', dégoulinant de sueur, en me disant: putain, ça doit être dur la vie... Je me croyais immunisée...

Jusqu'au jour où... le seul RER que je dois prendre, en ce jour particulier, le RER qui travaille toujours pendant les grèves, qui ne s'arrête jamais, prend sa revanche...
Course contre la montre. Je dois me rendre au vagin de Abla (traduction censurée)(au passage, ça semble chic en français...) pour un oral. Il fallait prendre une décision. Mal réveillée, j'ai bien sûr pris la mauvaise : prendre un taxi. Parce que, prendre un taxi dans cette ville de merde coûte la peau du cul, surtout si on va dans un vagin. Soit, 30 euros de taxi, pour le plaisir de la ratp. Ce n'est pas loin du 15ième de ce que je 'gagne' en un mois (en 45 mn, j'ai eu le temps de faire le calcul..) et assez proche du 6ième de ce qui me reste pour finir le mois (de juillet)(à l'époque ça n'avait même pas commencé). Je me passerai des soldes, n'est ce pas (même si c'est vital, et que je n'ai plus rien à me mettre, vu que j'ai jeté pas mal de choses, pour me sentir bien..).
Pour le retour, j'étais plus consciente, et j'ai décidé de prendre les choses en main. Mais va prendre le bus en un jour de grève... On était entassés comme des sardines, avec des odeurs à ne plus tenir debout, oui parce que tout le monde n'est pas fan de Narta fraîcheur et sensation, ni de Axe BomChikaWahWah, et qu'il faut bien lever la main pour marquer son territoire. Chaque arrêt était un calvaire: des gens veulent monter, on pousse, on bouge, des gens veulent descendre, je me suis retrouvée sur les genoux d'un vieux qui m'a gueulé dessus, j'ai perdu mon cul quelque part dans le bus, et j'ai failli mourir asphyxiée en essayant de rattraper mon sac qui était tombé par terre. Alors, oui, y a des affinités entre les voyageurs qui se créent au moment où on s'y attend le moins; quand ceux qui descendent nous crient : Bon courage!, on entend le Merci en chœur; quand ceux qui sont déjà dans le bus font un bouclier devant la porte pour que personne ne s'ajoute; quand un ventre vient frôler mon cul; quand d'autres gouttes de sueur s'ajoutent aux miennes (dégueulasse mais c'est vrai). Ce fut quand même une expérience.

Mais franchement, RATP de merde, français râleurs de merde, RER B de merde qui fait grève alors que le reste du trafic est normal, je m'en serais bien passée!

mardi, juin 24, 2008

If only I could

Je contemple cette page blanche depuis un temps déjà. J'ai envie d'y vider ma tête, d'abattre les idées qui la traversent, de traîner leurs cadavres dégoulinant de sang et de puanteur, de les enterrer ici. Mais elles vont vite, les salopes, trop vite pour que je les bute. J'ai le thorax en ébullition, l'air qui en sort me brûle les narines, mais il faut bien que je respire. Je claque les dents, je croise les orteils, je tape, mais rien n'y fait.
Là dedans, c'est l'effervescence du vide. C'est le néant qui lutte contre le rien, c'est ma cervelle qui se détruit. C'est ma féminité qui déborde, qui délire, c'est ma main qui voudrait lui en coller une. C'est ma conscience qui me ronge, mon doigt qui me pointe, et moi qui me tue à me défendre.
Mon lit n'est plus mon havre de paix. Désormais, il est mon tribunal. Dès que mon corps s'y pose, c'est les portes de l'enfer qui me recueillent. J'ai beau fuir, rêver, imaginer, je n'y échappe pas. Bientôt, le crime me tombe sur les épaules et je suis sans armes ni défense.
Les premiers instants du sommeil sont pour moi un supplice. Je revois toujours la même scène, des escaliers à n'en plus finir, image de ma descente aux enfers. Soudain, je trébuche, et je tombe, je perds le contrôle, et je me réveille en sursaut, je me redresse, violemment, comme un chien qui voit passer un vampire. Je ne sais laquelle des deux visions qui m'effraie: la descente ou la faille. Mais je sais que mon cerveau peine à retrouver la paix après coup, mon esprit, toujours sur ses gardes, sue la peur à se laisser submerger par le repos.
J'ai envie de me transformer en bateau ivre, non pas descendant une rivière, violemment serrée par deux côtes, mais perdu au large, dans un noir absolu, sans astres pour le guider, sans phare pour le rappeler à l'ordre, juste la lune, s'il le faut, pour rêver et nourrir son ivresse. Juste le temps de faire basculer Boule qui habite dans ma gorge désormais, et de retrouver mon sourire niais et insouciant que j'ai de plus en plus de mal à forcer.
"Le rêve est une seconde vie". Ce soir, j'aimerai y être sans avoir à tressaillir. Mais je l'entends déjà dire.. Même pas dans tes rêves, petite.

dimanche, juin 22, 2008

La reine Claude

Pour le moment, j'en suis à rêver de devenir une femme voilée, pas de blanc, non de noir, le corps et le visage cachés, la vue obstruée par un grillage et mes larmes dessous, libres et folles, sans horaire, sans histoire, sans gens pour demander 'ça va?'
Je voudrais me transformer en objet, en bibelot, mais pas en jolie chose devant laquelle on s'extasie, qu'on caresse du doigt ou qu'on soupèse pour voir si c'est du vrai, plutôt en objet transparent, en globe qui fait de la neige quand on le secoue, oublié dans l'entrée d'une maison vide, loin d'un enfant curieux et pressé de le secouer pour en faire observer la neige à ses amis. Je voudrais me transformer en eau de bain ou de fer à repasser pour que ma mort soit naturelle, que je m'écroule parce qu'il le faut, parce que ça se passe comme ça dans les baignoires, ou que je m'évapore petit à petit au dessus d'une planche à repasser gouttant un instant au plafond puis retomber dans un pot de fleurs ou un bocal de poissons.
Je veux bien devenir quelqu'un d'autre si l'on ne veut pas de moi comme objet, faire des ménages, épouser un roi, conduire le métro, commencer des études de chimie, je veux bien tout ce que vous voulez mais d'abord changer de peau et perdre la mémoire.

La reine Claude, Claire Castillon.

dimanche, juin 15, 2008

Au téléphone avec ma tante

- Salut H.
- Bonjour tata. Tu vas bien?
- Bonjour? Tu t'es réveillée à quelle heure? il est déjà 15h passées?
- Euh.. oui je me suis réveillée assez tard, j'étais fatiguée.
- Assez tard? Tu n'as pas envie de te lever, c'est ça?
- Euh.. beauf, vers 11h.. (euh oui bon, elle m'a réveillée, mais c'est salaud de dire ça) non, en fait je me suis réveillée très tôt toute la semaine, j'ai profité de mon seul jour de congé pour faire la grasse matinée. (et sinon, dans une version plus réaliste, hier j'ai dormi à 6h, parce que j'ai fait la fête jusqu'au matin, et tous les soirs de la semaine, parce que voilà )
- Oh, mais c'est grave, 11h, c'est trop! tu dors beaucoup c'est ça? Tu dors toute la journée? Tu te laisses aller c'est ça?
- (euh non, en fait je me suis réveillée à 15h, mais passons) (je dors toute la journée parce que j'enchaîne les nuits blanches en séries) (au passage, je me bourre la gueule des fois, mais je vais pas te dire ça quand même) (sinon, je sors, je me promène, je fais les boutiques) euh.. non pas spécialement.. ça va..
- Et ta voix? tu es malade? ta voix donne l'air déprimé?
- (bon, d'accord, tu es loin d'avoir étudié la psychanalyse, mais, explique moi comment peut on avoir une voix déprimée? le visage, je veux bien, tout pâle avec des cernes dégoulinants, le teint jauni, mais la voix?) euh non, en fait j'ai dû attraper une angine, hier.. je suis sortie sans me couvrir et il faisait assez froid..
- Et pourquoi tu sors sans te couvrir? Tu veux tomber malade c'est ça? raconte moi tout..
- D'accord: je te raconte tout. Je n'ai pas envie de recevoir 10 coups de fil par jour pour savoir si je suis encore en vie. Certes, la seine me tente, mais ça pue, c'est pas le meilleur plan pour passer en enfer. Je ne déprime pas, je n'ai jamais été plus euphorique dans ma vie. Je réalise enfin ce que j'ai voulu avoir. C'est un choix, c'est moi qui ai décidé qu'il en soit ainsi, depuis bien longtemps. Histoire de limites, de confiance, de blabla très compliqué que j'ai pas envie d'expliquer (parce que ce coup de fil dure déjà très longtemps et que ça commence à me gonfler les ovaires) Alors, oui Jef n'est pas tout seul, il ira se saouler chez la madame machin, et pour l'amour de ce que tu veux, laisse moi tranquille, et n'appelle surtout pas ma mère! Pigé?
- Euh.. oui. Je t'embrasse.
- MERCI !

Sans titre

J'ai peur de moi. Peur de ce qui peut émaner de ce cerveau toujours au boulot, boule en effervescence qui ne s'arrête jamais. Peur de tout ce qui peut se raconter dans ma tête, sans que j'en sois l'auteur. Peur de ce qui peut apparaître de cette longue discussion stérile qui se mène entre moi et l'autre, l'autre moi, qui est les autres, qui est autre, qui pense autre, qui répond à l'autre qui est moi.
Je ne veux pas prendre conscience de ma folie. Je sais qu'elle existe, sorte de force enfouie à l'intérieur, sorte de poussée surnaturelle, qui fait de moi une boussole tournant dans tous les sens, sans jamais afficher le nord.
J'ai peur de cette folie. Je vis, je teste, je sens. Je dis de mes accès que ce sont des expériences. Je peux la faire taire, cette folie. Je peux tout faire. Je la connais. Mieux que moi. Je la connais très bien pour lui foutre mon poing dans la gueule. Elle ricane, elle, la pauvre, la mutilée. Mais elle n'y peut rien. Je suis plus forte. Je suis moi, ha!, je frappe, je crie, silencieusement, mais mon dieu ce que je crie fort. Elle aussi elle a peur. Peur de moi. Sans moi, elle n'existerait pas. Elle est ancrée en moi, se mêle, se cache dans tous mes plis. Et elle n'ose en sortir. Elle a honte, ou peur, elle ne saurait se manifester. Je la stoppe, je l'inhibe. Comme je le fais avec moi.
J'ai peur de ma solitude. J'ai peur de ce plaisir fou que je prends à être seule, à savourer ma solitude jusqu'au bout, à l'embrasser jusqu'à saigner des lèvres. J'ai peur de me passer des autres, moi l'égocentrique qui a besoin d'être admirée. J'ai peur que vient un jour où ils n'existeront plus pour moi. Ils ne seront alors que les ombres du passé, des démons du monde extérieur, le monde que je fuis.
J'ai peur alors je m'occupe. Je fais travailler ma cervelle dans des choses qui ne la comblent pas. Elle gémit, elle pleure, mais je la fais taire aussi. Car c'est moi qui commande, cervelle, c'est moi qui dicte les lois ici. J'ai peur alors je fais la course. Laquelle? Avec qui? je ne sais pas. Je cours, je vole, je fais vite, je vais loin. J'ai des moments de répit, des moments de faiblesse où je me roule par terre, comme un enfant qui joue dans la boue. Je prends plaisir à ce rabaissement. Ces choses qui tiennent de l'humain, du réel. J'aime le faire. Et je jaillis comme une fontaine de tout, les larmes se mêlant au vomis se mêlant à mes pensées malsaines se mêlant à mon âme errante, tout se mijote et m'échappe, et me fuis. Alors je m'éveille de mon coma éthylique, et je reprends les commandes. Avec la chaîne et le fouet. Je rétablis l'ordre dans ma tête, et je frustre ma folie révoltée.
J'ai peur. Et je fuis, je ne sais de quoi, ni vers où. Je fuis et je rigole. Je suis essoufflée, mais dans un élan que je ne puis estomper, comme une vague de très loin, me submerge, et je m'y donne.
En fait, j'aime avoir peur. C'est un état d'esprit qui me sied. J'ai été élevée avec la peur dans le ventre, avec tous ces interdits qui s'élèvent comme un édifice inébranlable, la peur s'accroît, devient une foi, une conviction. Une peur de tout, plaisir machiavélique, orgasmique, qui englobe tout, qui bouffe tout.
J'ai peur d'avoir peur.

mercredi, juin 11, 2008

Jef


Découvrez Jacques Brel!

samedi, mai 31, 2008

Insomnie

Il a fallu cette grosse boule qui ne veut pas quitter ma gorge, pour que je perde tout espoir de dormir ce soir. Il a fallu cette cigarette, fumée jusqu'au bout, pour chasser toute ombre de sommeil. Il a fallu ce petit cachot mesquin, dans cette ville qui ne dort jamais, pour que je voie filer la nuit sans pouvoir fermer l'œil. Il a fallu cette chanson, écoutée à l'infini, pour que mes souvenirs giclent de toute part et me tiennent éveillée jusqu'au matin.
Il en a fallu des choses pour que je voie l'aube se lever sur Notre Dame, par le misérable trou de mon cachot, pour la première fois, tremblotant de froid et de solitude, et cet air frais qui me berce, et le petit croissant de lune reflété sur la vitre, et les premiers oiseaux qui chantent, faute de coqs, et Paris qui s'illumine.
Cinq heures passées, et mes yeux refusent de baisser le rideau. Et la boule qui grossit encore, mais qu'y puis-je. Et la nuit qui ne finit pas de finir, et le jour qui ne finit pas de commencer, emmêlés l'un dans l'autre, comme des amants déchaînés.
Tu sais quoi, Bob l'éponge, je t'aime.

dimanche, mai 25, 2008

J'ai oublié

J'ai une mémoire de merde, les choses traversent ma cervelle, et rien n'accroche.. comme cette bonne vieille image de rentrer par une oreille et de sortir par l'autre.. ça m'avait traumatisée, petite.. je bouchais toujours une de mes oreilles en parlant aux autres.. c'était un défi.. mais rien ne collait.. ça sortait par le nez peut être..
En fait, je crois que l'ingrédient mémoire n'existe pas dans ma cervelle.. je ne retiens rien de rien.. j'oublie tout, c'est marrant.. j'oublie et j'oublie.. dès qu'une tâche s'accomplit, elle est bouffée par l'oubli.. ma mémoire est comme un monstre qui ne laisse rien subsister.. elle doit être une rebelle qui fait tout le contraire de ce qu'on lui demande..
Pourtant, je suis rancunière.. c'est bizarre.. je me rappelle toutes les petites failles à mon égard.. ah ça, j'oublie jamais.. j'oublie d'oublier les mauvais souvenirs.. il doit y avoir comme de la colle qui les retient là dedans.. c'est vrai quoi.. c'est pas de ma faute..
Le fait est que j'ai oublié.. quoi quoi? bah quoi.. j'ai oublié c'est tout.. je me sens indigne.. non pire, j'ai les boules.. pire, pire.. j'ai envie de mourir.. pire encore..
On pourrait certainement dire que c'est juste un oubli.. oui bien sûr, l'erreur est humaine.. je suis humaine et je fais des erreurs.. mea culpa.. pardon pardon.. bisous bisous.. et c'est enterré.. mais ce truc va traîner encore dans ma tête pendant des siècles.. car ce n'est pas un oubli ordinaire.. c'est un oubli qui me pince le coeur et qui fait travailler ma cervelle.. des pourquoi qui surgissent.. des raisons à deux sous.. avalanche de sentiments, de regrets.. culpabilité qui m'inonde.. mauvais souvenir qui collera longtemps...
Car j'ai oublié la fête des mères.

lundi, mai 12, 2008

Je rêve de Tunis (2)

[...] je rêve d'une longue discussion, avec toi.. dans la voiture.. toi au volant et moi caressant ta nuque et toi qui m'écoutes et moi qui raconte n'importe quoi et toi qui te marres et moi qui continue et toi qui me crois et moi qui invente et toi qui en rajoutes et moi qui me marre et toi qui racontes nos souvenirs n fois remâchés et moi qui fais semblant d'oublier et toi qui me racontes ta vie et moi qui te relates la mienne et toi qui rêves de tout et de rien et moi qui me fous de ta gueule et toi qui me fais des promesses et moi qui y crois au fond et toi qui conduis comme un malade et moi qui te regarde et toi qui t'enfles d'orgueil et moi qui souris et toi qui vas nulle part et moi qui pars loin et toi qui me raccompagnes et moi qui nage dans le bonheur..
je rêve de nous deux.. comme au bon vieux temps.. ouais bon, c'était pas si génial que ça avant.. et puis, arrêtons de nous voiler la face, on est pas si vieux que ça.. et puis, j'ai promis d'arrêter de râler alors voilà..
j'ai juste envie qu'on soit tous les deux.. la nuit.. dans la voiture.. là bas..
je suis impatiente.. même si j'ai l'ultime conviction que je serai encore déçue.. pour la nième fois.. mais qui ne tente rien n'a rien.. hein.. toi qui me dis toujours : Get rich or die tryin'.. I got it.. but I think I've been dyin' for a long time.. but whatever.. she said it wouldn't have worked out anyway.. (c'est l'effet film gnagna en VO :p ça va passer :p)
et puis, faut d'abord que je rate pas l'avion.. pas évident..

jeudi, mai 08, 2008

27 Robes

Moi, je les adore les films gnagna. T'sais, les films où tu repères la fille et le gars qui vont finir ensemble dès la première scène, et cruella d'enfer qui va faire sa blonde casse-couille, et où tout le monde s'aime dans une ambiance on ne peut plus débile (coucher de soleil, ballade sous les étoiles et autres conneries du genre). Et même si tu as du flair dans l'histoire, tu flippes jusqu'au bout. Tu n'es pas encore sûr, tu te demandes, merde s'ils vont finir ensemble, et si oui, comment ils vont faire, et t'imagines leur vie nageant dans le bonheur. Et puis, il y a toujours le coup du mec salaud au bon milieu du film, pour mettre un peu d'ambiance. Et là, t'es encore plus concentré pour savoir si la fille va lui pardonner, et comment il va rattraper son coup. Et ça finit en beauté à la chapelle, en se disant oui à la vie à la mort, et j'en sors, un sourire aux lèvres, même si c'était archi méga super hyper débilement votre.

L'horreur dans tout ça, c'est que, même si je sais d'ores et déjà que c'est débile, et que je dois pas trop m'emballer, et que c'est juste un film, bah j'y crois quand même merde! T'sais, ce genre de scénario à la con, de la rencontre on ne peut plus fortuite, qui finit en bouquets de fleurs à longueur de journée puis le sexe sur la banquette arrière. Ou encore le coup du mariage improvisé qui finit on ne peut plus magnifique. Merde, j'arrive pas à m'empêcher d'y croire, quand je regarde ce genre de film moi. Encore les films disney ça passe, parce que ça fait intervenir des phénomènes surnaturels, je finis toujours par revenir sur terre (ouais, bon, Anastasia, c'était dur: il m'a fallu une semaine pour me convaincre que je ne pouvais absolument pas être une princesse russe) (ouais bah rigole pas merde, pourquoi pas?) Mais les films gnagna ont un impact plus fort sur ma cervelle; rien qu'en sortant du ciné, je commence à sourire avec insistance à tous les passants, au point de passer pour une tarée. Et après, je me tape une semaine de déprime en découvrant à quel point je suis stupide.

Prince charmant de merde.

dimanche, avril 13, 2008

Les petites bourrettes



Spectacle magnifique hier à la péniche Al Alamaïn!
Merci Momo :)

Une chanson : On rigolera

Le site: Les petites bourrettes

Myspace: Les petites bourrettes

De mauvais poil

On est en Avril. Dans un monde meilleur, je devrais sentir le printemps envahir la planète, installer un beau sourire à ma gueule et profiter de la vie. Mais la réalité est autre: il fait moche là dedans. Tellement moche que mes orifices sont bouchés un à un que je n'ai même pas vu le printemps venir. Pas moche genre: je suis super à fleur de peau et si tu touches à mon auriculaire, je vais me suicider. Non non, voyons, ça fait belle lurette qu'on a dépassé ce stade. Pas moche genre: bobo d'amour blottie sous la couette avec pot de nutella et stock de papiers. Non, non, les larmes et moi, on a cassé ça fait un bail déjà. Mais moche. Voilà. Chai pas...
J'ai envie de tuer tout ce qui bouge. J'ai du mal à supporter mon entourage. Des fois, j'entends ma voisine respirer, j'ai envie de lui castrer les narines. J'ai envie de génocide à chaque récré, à chaque fois que je vais au Quick, ou que je prends le métro. J'ai envie de meurtre à chaque fois que je vois la femme de ménage. J'ai envie de sadisme à chaque fois que je prends une douche, toujours froide, dans cet internat de misère de merde.
Moche quoi.
J'ai perdu trois cordes vocales à force de crier sur des objets inhumains, ou au téléphone avec ma mère (remarque, le téléphone est inhumain aussi). J'ai arraché presque toutes les touches de mon clavier qui ne marche plus parce que j'ai versé de l'eau dessus, un jour où j'étais mochement mal réveillée.
Alors, oui, je fais des trucs pour m'en sortir:
Je m'épile trois fois par jour. C'est une méthode que j'ai trouvée sur internet : souffrir pour aller mieux. Alors, bon, les poils, à un moment on n'en a plus. Alors je tripote les poils qui poussent sous la peau, avec des instruments assez pointus, pince à épiler, compas ou aiguille. Résultat: je ne mettrait plus de jupes d'ici 2013, en attendant que égratignures, plaies et autres choses dégueulasses partent.
Je crève les points noirs de mon nez. Même s'il y a des points qui ne sont pas noirs, et bah je les crève aussi. Je crois que finalement, j'ai tout crevé. Résultat: le visage qui ressemble à un marsupilami (je ne vois pas trop la ressemblance, mais chui pas inspirée pour trouver autre chose)
Ah oui. Toujours dans le même esprit de souffrance, j'ai passé trois heures à ranger et nettoyer ma chambre. Alors, ça par contre, c'est pas mal. J'ai retrouvé mon passeport, réorganisé mes cours. J'ai dégagé l'accès extérieur en déplaçant la pile de linge sale (et propre) qui bloquait la porte, pour la foutre sous le lit. Mais bon, sur le coup, ça fait un bien fou. Mais va voir deux heures après: j'ai interdit à tout le monde d'accéder à ma chambre afin de préserver le propre qui y règne. Moi même, je me suis désinfectée les pieds avant d'y entrer. Et je me promène avec un gros sac en plastic sur la tête pour éviter tout cheveu qui traîne.
Oui, oui. C'est moche, je te dis.
Mais un jour, je m'en sortirai, promis.

samedi, avril 05, 2008

Ce soir au palais des sports...

Ces gens là

Hier, je suis allée manger chez une amie à la famille, que j’ai dû voir une ou deux fois dans ma vie. La dame était mannequin chez Nina Ricci dans son jeune âge, puis couturière dans une autre maison, et à la retraite, n’ayant pas trouvé d’autres occupations, elle « est revenue à Dieu » (raj3et el rabbi), suivant la recette commune : regarder Iqrâa ou Islam Academy à longueur de journée, passer une bonne partie du temps à la mosquée, et, résultat fondamental de cette mystification, mettre le voile. La dame est visiblement gentille. Mais, pendant toute la soirée, la discussion ne tournait qu’autour de Dieu, de l’islam, de tel ou tel Imam, de telle ou telle émission. Ensuite, la dame me sort la liste des filles qui, arrivées à Paris qui ont mis le voile, parce qu'à tunis, on est trop persécutée pour le faire. Je ne me sens pas encore visée, je laisse parler ; apparemment la dame est seule, et la discussion lui manque. Mais elle n’en finit pas, et vient le tour de LA question qui me gonfle: tu fais la prière ?

Je hais ces gens-là. Ces gens qui, une fois ils ont mis un bout de tissu sur le crâne ou laissé pousser un bout de barbe se prennent pour les messagers de Dieu, et se permettent de faire la morale à tout le monde. J’ai beau les considérer comme naïfs, se laissant manipuler par ce mouvement de foule qu’est devenu l’ « islamisme » de nos jours. Mais ils vont trop loin. Ils sont plongés dans un extrémisme dangereux pour la société, et ils n’en voient pas les conséquences. Ils établissent des règles, modifient des lois, inventent des dogmes, s’interdisent des permissions. Pire encore, ce que je trouve ignoble est que l’islam se transforme de plus en plus en un phénomène de mode ou une manifestation d’hystérie collective. Devant ce genre de spectacle, je me sens tout simplement offensée, de voir « mon islam » en tant que croyances réduit à ce genre de pratiques. D’autre part, ces gens-là confondent entre islam comme religion et croyance et islam comme code de société. Il est vrai que certaines règles sociales ont été clairement établies dans le texte. Mais on oublie qu’elles ont été souples, essentiellement pour suivre l’évolution de la société humaine. Il est évident qu’après 14 siècles, elles se doivent de changer. Mais en bons musulmans, ces gens-là refusent tout changement. Bien au contraire, ils font la course de qui se prive le plus pour aller au paradis. Un exemple qui me vient en tête :la virginité au mariage. Ça m’étonne que Dieu, tel que j’y crois, se soucie d’une quelconque manière de mon hymen : la morale est que la société ne se transforme pas en bordel. Alors que ce genre de sujet présente la moitié de ce qui se dit sur islam Academy & Cie.

Enfin, s’il y a une morale que mon père a réussi à m’inculquer parfaitement, c’est bien que la religion est strictement une affaire personnelle : mon père est, comme on dit, un bon musulman. En vingt ans d’existence, je n’ai jamais vu mon père parler de religion en société. Et dès qu’on l’interroge sur telle ou telle pratique, il contourne la discussion par un « je ne sais pas, il faut demander ». En vingt ans d’existence, mon père ne m’a jamais dit un jour : ma fille, tu dois croire en Dieu, faire la prière, faire le ramadan et mettre le voile. Tout ce qu’il m’a imposé comme règles sont relatives à mon comportement en société, jamais à ma religion, et encore moins à l’aspect pratique.

La dame croyait m’emmener au paradis en me faisant la morale. Je trouve ça bête. Dieu, j’y crois à ma manière, à la manière dont je suis persuadée qu’il aimerait que j’y croie. Athée, croyant pratiquant ou non, chacun est libre de trouver son équilibre. Alors pourquoi continuer ce genre de discussions stériles?

PS. Bon, c'est vrai, hier j'ai joué à la Wii :p, mais c'est un vieux texte que des détails actuels m'ont rappelé :p

vendredi, mars 28, 2008

Elle

C’est le hasard qui a fait croiser nos chemins. Drôle de hasard, qui nous fait sourire à chaque fois qu’on nous demande les détails de notre rencontre, regards complices, clins d’œil trompeurs, « C’est le hasard ».

Elle, c’est ma dose de tendresse et d’amour dans un monde de solitude. C’est mon câlin au réveil qui me fait passer une bonne journée, blottie dans son lit, l’étreinte du cœur contre cœur qui m’apaise, et ma place qui m’attend toujours entre ses bras.

Elle et moi, c’est Piaf et Aznavour qui souffrent nos fausses notes, nos voix mal réveillées, ou tremblantes en fin de soirée par deux trois gouttes d’alcool. C’est nos délires qui vont dans tous les sens, et nos discussions qui partent en couille ; nos complexes et tabous remâchés n fois, nos mêmes conclusions, nos mêmes résolutions. Nos vies racontées en descendant la rue Mouffetard, ou en traversant la seine ; nos petits bouts d’existence qui se ressemblent.

Elle, c’est la copine qui me raconte ses peines, et l’amie qui écoute les miennes, qui ne s’en lasse jamais, qui en demande toujours. Elle, c’est parfois ma mère, qui veille sur moi quand j’ai envie de faire la gamine. Et ça me fait rigoler, car elle le fait si bien.

Elle, qui passe par là, je lui fais un gros bisou.

:)

jeudi, mars 27, 2008

Les Deux Guitares

free music



Comme dans un tourbillon.
Respire.
J'étouffe.
Respire.
Je suffoque.
Comme dans une tempête.
Respire.
Je m'évanouis.
Respire.
Je me perds.
Respire.
Il fait noir.
Respire.
Vite, vite, vite.
Je n'ai plus de souffle.
Encore. Plus vite.
Je n'ai pas envie.
Mais respire.
Je veux m'écrouler.
Respire.
Assez.
Et je tombe.
Et je m'abats comme un château de carte.
Comme un enfant sans défense.
Je me roule par terre, ramassant mes bras qui traînent, clignotant des yeux, frustrant mes larmes. Les mains sur mes lèvres inassouvies. Savourant ma souffrance, qui n'existe pas. Dégustant ma tristesse, qui m'enivre. Ramassant ma mémoire, ma détresse, ma folle jeunesse.
Jamais deux sans trois, disait le vieil adage.
Un était la naissance. Comme un enfant qui renaît à la vie. Plaisir inconnu, pêché envoûtant, interdit levé. Pari perdu.
Deux était l'aventure. Moment volé, instant où le temps s'arrête, où le corps domine, temps irréel, tiré du rêve ou du cauchemar.
Trois, c'en est assez. L'enfant s'ennuie, veut grandir. L'enfant réclame, l'enfant blâme, l'enfant se fait entendre, et apprend à se taire.
Mais respire.
A quoi bon? Faible, épuisée, usée. Comme la première germe d'une fleur, qu'on arrache au moment de son éclosion.

Alors jouez, tziganes, jouez pour moi...
Couvrez cette voix qui me rend folle.. cette voix qui m'exaspère, me tyrannise...
Je n'ai pas mal, la voix. Je n'ai pas mal à la tête. Je n'ai pas mal à l'âme. Je n'ai nul besoin de parler, la voix.
Tais toi la voix.
Juste envie de vin...
Je bois aujourd'hui, je boirai demain..
Et je me nourris de fumée, et j'étouffe, et je tousse, et je n'ai nulle envie de respirer...
Et j'attends...
Je ne pleurerai pas, la voix..
Je suis heureuse...
Je veux rire, chanter, vivre...
Saouler ma peine...
Pour oublier le passé, que je n'ai pas...
Un autre verre, la voix...
Et tais toi...
Laisse les jouer..
Versez.. versez-m'en encore.. pour que je m'enivre...

Deux guitares en ma pensée
Jettent un trouble immense
M'expliquant la vanité
De notre existence
Que vivons-nous, pourquoi vivons-nous?
Quelle est la raison d'être?
Tu es vivant aujourd'hui, tu seras mort demain
Et encore plus après demain..

Quand je serai ivre mort,
Faible et lamentable
Et que vous verrez mon corps
Rouler sous la table
Alors vous pourrez cesser
Vos chants qui résonnent
En attendant jouez
Jouez je m'abandonne.

lundi, mars 24, 2008

mercredi, mars 19, 2008

A Exblonde...

free music


Alors, c'est quoi l'amour? :p

mardi, mars 18, 2008

Modern Love

Je déteste juger les films, je pense qu'il y a assez de critiques qui font pas mal leur boulot, mais celui là, il m'a un peu tapé sur les nerfs quand même...

D'abord, Alexandra Lami qui chante l'amour... C'est trop ringard! C'est trop pas son truc. Je l'imaginais mal avec un autre homme que Jeeeaaaannnn (viens ici!). Et là, c'était tout sauf ça!

Après, tout au long du film, les phrases cultes du genre: "C'est trop romantique, ça n'arrive que dans les films". Je déteste qu'on dise ça dans un film! c'est bon, chui pas con, j'ai compris que le grand amour n'existe que sur grand écran (à cause du grand peut être?), pas la peine de remuer le couteau dans la plaie! Nan, mais on dirait qu'ils y prennent plaisir: dès que je commence à rêver un peu, y a la formule magique qui ressort : "c'est comme au cinéma!" nan mais, TA GUEULE, j'ai PIGE!

Chose bizarre, les acteurs n'arrêtent pas de dire que le film est génial : ils écoutent la bande originale (qui, au passage, est nulle) et n'arrêtent pas d'émettre des commentaires du genre: "ouah, tu l'as vu? c'est une comédie romantique! j'adoooore!" On te montre la fille qui sourit du coin de la bouche, émerveillée en le regardant. Et le garçon qui le regarde émerveillé aussi. Et la rencontre super magique à la fin. Mais pour dire quoi à la fin? Tu es une misérable fille qui regarde les comédies romantiques? Tu es aussi ringarde qu'elle? Mais les rencontres super magique, c'est que sur grand écran que ça se passe? C'est peut être pour rappeler aux spectateurs qu'ils ne se sont pas trompés de film, comme dans l'avion: "vous êtes à bord du film Modern Love, décollage dans 5 minutes! "

Et Love dans tout ça? On a tous les clichés qui dégoulinent d'amour: le prince charmant, avec des billets d'amour collés sur le frigo, sur la tasse à café, le bouquet, les fleurs (c'est tout sauf moderne au passage.. faut rénover les gars) ; la princesse, robe super classe, coiffure super classe, comme dans les contes de fées; le bonheur, sourires à se déchirer la mâchoire, et yeux pétillants de joie!
Et puis, le gay qui vire hétéro, comme une grenouille qui se transforme en prince charmant (fin de citation) (c'est dégueulasse comme image quand même) la dame mariée qui vire lesbienne, et l'autre qui hésite entre son copain super ennuyeux ou son boss super tendance.

Pourquoi je suis allée voir ce film? la bande annonce était pas mal... tout est dans la bande annonce d'ailleurs :p
Et parce que... bah... il ne faut surtout pas aller voir des films sous-titrés avec ma mère... je risque d'avoir toute la salle sur le dos après (quooii?? qu'est qu'ils ont écrit?? qu'est ce qu'ils ont dit?? je t'entends paaaas! pluuus foooortt!! ) (moi aussi je t'aime maman)

jeudi, mars 13, 2008

Là bas

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[Même musique qui m'obsède.]

Je suis couchée sur mon dos. Les yeux face au ciel... qu'est d'une beauté... blanc, gris, gris, noir, bleu, blanc, gris, ces différents tons moroses... Et ce pont noir qui m'abrite. Je ne sais pas ce que je fais ici, mais j'aime y être. La pluie me chatouille les narines, et la bouche, et les cheveux. Je me sens en sécurité. Je suis au paradis. Pendant un moment, je me suis crue morte. Drôle de sensation. Douter de sa propre existence, ou la fuir. Peut être.
J'ai la seine devant moi. Je déteste sa couleur. Quand il fait gris, elle est verte comme la gerbe. Mais j'admire son mouvement. Flux qui jaillit on ne sait d'où, éternelle mouvance, sans fatigue, sans interruption, éternelle routine, se sépare, se réunit, se sépare, se retrouve. Elle est belle quand même. Sans sa couleur qui donne à gerber. Mais elle est belle dans l'ensemble.
Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Je l'ai déjà dit peut être. Mais j'aime dire que je ne sais pas. A la base, je suis là pour penser. Mais mon jean m'est peu confortable, il me colle aux fesses et me harcèle la taille. J'ignore quel effet ça a sur mon cerveau, mais je le déteste ce jean. L'autre est définitivement mort. Paix à son âme. Je l'aimais bien pourtant. Je m'attache tellement fort à certaines choses, jamais à l'essentiel.
J'allume une cigarette. J'aime sentir la fumée dans mes poumons. J'aime quand ça ronge à l'intérieur, quand ça traverse mon corps, que ça monte à la tête, et que ça sort par les narines. Et je tousse. Et je souris. Je ne m'y habitue toujours pas. Comme le premier souffle d'un nouveau né, plaisir à jamais retrouvé. Bizarre que fumer tue.
Envie de penser... Mais ce jean, mais la pluie, mais le ciel... mais à quoi? à rien, justement. A ce rien qui peuple ma vie. Envie d'être rien pour une seconde. D'oublier d'où je viens, vers où j'avance, d'oublier le monde que je connais, et les passants qui me regardent bizarrement, m'oublier enfin. Envie d'un peu de solitude. Envie de ne plus communiquer. Je me sens épuisée de ce sort que m'inflige mon corps de communiquer tout le temps. Par tous les orifices, par tous les membres, par toutes les parties. Drôle d'envie, dans un drôle de texte écrit pour être lu. Hypocrite, va. Ou incapable.
Le vent m'éparpille dans tous les sens. Bientôt, je me décide à partir. Sans avoir pensé. Mince. C'est sûrement le jean.

dimanche, mars 09, 2008

Envie de dire des choses

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un pas en avant...
première tentative...
légère blessure...
mais j'avance...
comme cette musique...
temps fort, ton triste...
un pas en avant, un pas en arrière...
me voilà enfin...
seule face à moi même...
mais je ne sais pas...
mais écoute...
mais arrête...
mais je ne sais pas comment arrêter...
arrête de penser alors..
mais je ne sais pas...
arrête de dire je ne sais pas...
tu ne sais jamais rien...
et tu m'emmerdes...
je sais...
qu'est ce que t'en sais... t'en sauras jamais rien...
et tu continues à faire celle qui sait tout...
mais qui es tu à la fin?
mais je ne sais pas...
comme les chevaux d'un carrousel...
mes moi qui se cherchent, qui s'évitent, qui se bousculent...
qui se courent après...
drôle d'expression...
car on sait jamais qui court après l'autre...

et la musique qui me relance...
corps contre corps...
et la boucle qui se rejoue...
et mes pensées qui giclent... de nulle part...
drôle de machine à penser...
mais arrête toi bordel...
mais je ne peux pas...
mais essaye...
mais j'aime ça...
mais qu'est ce que t'en sais...
et la larme qui jaillit...
trouve son chemin jusqu'à mes lèvres...
drôle de goût...
au fond salé...
même amer...
se fond dans ma salive...
embrasse ma langue...
et mon cerveau qui se dresse...
mais arrête...
arrête...
arrête...

mais je n'ai pas tout dit...
j'ai envie de parler...
mais tu dis des bêtises...
mais j'en ai envie...
et ça recommence...
souvenir flou...
corps contre corps...
chaleur d'une nuit d'été...
mais c'était en plein jour...
et je dois partir...
et ce baiser qui devait se faire à la hâte...
et qui n'a jamais eu lieu...
baiser rêvé...
fantasmé...
tellement loin...
tellement inaccessible...
l'amour des choses dures...
et la larme qui ressurgit...
nettoie tout dans son passage...
purifie mes souvenirs et mes pensées...
et trouve chemin jusqu'à mes lèvres...
les caresse...
comme une pluie d'automne...
se mêle à la salive...
s'enroule à la langue...
les paupières qui clignotent...
et je ne suis plus moi...
mais qui es tu pour savoir...
mais arrête...


dernière scène...
sourire niais...
âme d'enfant...
aux idées perverses...
envie de dormir

lundi, février 18, 2008

Six trucs sans importance

Règlement:
1- Mettre le lien de la personne qui vous a taguée
2- Mettre le règlement du jeu sur votre blog
3- Mentionner six trucs sans importance sur vous
4- Taguer six autres personnes à votre tour.
5- Les prévenir sur leurs blogs

J'ai été tagguée par Chat'd'o (je ne te certifie pas que les confidences soient meilleur sujet que Tunis ou les mails :D ) , alors j'y vais:

Premier truc sans importance: (la couleur, c'est pour faire avec le décor :p )
Aujourd'hui, j'ai dépensé 4 euro au monoprix! C'est la première fois en un an et six mois et 20 jours que j'y dépense aussi peu ! C'est vraiment LE moment de bonheur du jour! J'ai failli appeler tout le monde que je connais pour l'occasion (heureusement que j'avais plus de forfait sinon mon exploit serait tombé à l'eau :p) Bon, il est vrai que j'ai rien acheté à part trois bouteilles d'eau et une barre céréale, et que samedi j'ai fait les courses de la semaine :p mais c'est le geste qui compte :p

Deuxième truc sans importance :
Hier, j'ai passé la journée au lit à regarder des disney. Et j'ai pleuré en regardant Moufassa tomber de la falaise et Scar s'emparant du pouvoir, et Simba partir. Oui, j'ai pleuré parce que les films disney c'est vraiment trop pleurant :/ et parce que je suis super à fleur de peau en ce moment et que voilà! (j'en ai encore les boules :/) Heureusement qu'en fin de journée, quelqu'un m'a sauvé la vie avec les happy tree friends :p

Troisième truc sans importance:
C'est la première fois que ça m'arrive, mais Paris m'étouffe. Je suffoque. Je commence à lui chercher la petite bête comme un vieux couple qui se chamaillent pour passer le temps, sauf que là, ça dure, et plus je fais la tête, plus il sera dur de me consoler :p Tout m'y paraît invivable: c'est cher, c'est pollué, c'est grand, c'est petit, c'est bruyant, c'est ennuyeux... Même le soleil qui est là depuis des jours, j'ai envie de lui dire: dégage, ce n'est pas chez toi ici. Tunis me manque énormément, j'ai une terrible envie de voir la mer, ma famille, mon meilleur ami :) mais bon, ça passera :)

Quatrième truc sans importance:
Je n'ai aucun don pour mentir. Je ne sais pas mentir, c'est mon handicap, et ça me hante. Si j'ai à inventer une histoire, je me perds dans les détails, je tremble, je bégaie et je suis démasquée; souvent je suis dans 2000 endroits à la fois, j'ai parlé à deux personnes qui ne sont pas sur le même territoire, bref c'est le bazar! Si bonne âme il y a pour m'apprendre à le faire... :p

Cinquième truc sans importance:
J'ai raconté récemment à un ami que j'étais tellement bien dans mon célibat que je ne me vois pas vivre une relation avec quelqu'un, que je ne me vois pas lui réserver ma vie, je n'ai aucun désir ou projet à fonder un foyer, avoir une famille, une maison, prendre en charge des enfants. Et puis d'abord je suis trop râleuse, et je ne me vois pas changer pour quelqu'un :p Le soir même, j'ai fait un cauchemar: ma mère, mes trois tantes et mes deux grand mères qui m'emprisonnent dans une cave, et me font l'épilation-complète-pré-mariage :p Faut que j'arrête les films d'horreur :p ou que je me trouve un partenaire au plus vite, peut être qu'une fois dedans, ça pourrait p'tet me plaire :p

Sixième truc sans importance:
J'ai les yeux qui virent au vert quand il y a du soleil :p (bon, pour moi c'est important mais bon :p) (d'ailleurs quand je fais une insomnie, rien de mieux pour m'en dormir que Green eyes en boucle ... :))

Je tague: Marilyn, Iznogood, Joli coeur, lapin, Vanilia et tous les gens qui n'ont pas envie d'être tagués :p (oui ceux qui se reconnaitront :p)

Sinon, dans le même genre, y avait les 7 anecdotes, c'était marrant aussi :) (j'aime mieux le sept :p j'ai pas pu m'en empêcher :p)

vendredi, février 15, 2008

Je rêve de Tunis...

Je suis sur ce même banc, de ce café usé, au décor en bleu et blanc, au coin à droite. Après midi du mois d'avril. La mer à perte de vue, épousant le bleu du ciel, le soleil qui me chatouille les joues et le nez, et le thé à la menthe qui me noie dans une étourdissante rêverie, comme un sommeil qui commence. Je ferme les yeux et je rêve de l'infini. Je veux saisir ce bleu qui n'a pas de fin, je persiste, je rie de mon impuissance. Un jour, me dis je, je serai loin.
J'ouvre mes paupières frémissantes. Le soleil m'éblouit, j'ai l'impression que j'en perds la vue, je ne perçois que des silhouettes, des corps par ci par là, et le vert des yeux de ma mère. Et ça repart, ce vert, insaisissable, poétique, puis le bleu, puis le blanc, puis la mer, et je suis loin, si loin...

Je suis au volant. Tunis dort encore, il n'est pas encore six heures du matin. Je raccompagne mon père à la gare de Tunis. Tout est noyé dans un sommeil sans fin. Quelques lanternes illuminent la route, l'appel à la prière qui résonne, chant mélodique qui plonge la ville dans une étrange communion avec le ciel. Je dépose mon père et je rentre. Je roule, Tunis à six heures du matin, c'était pour moi un goût nouveau. Je roule, à coté du lac, noyé dans une paix mortuaire, je perçois les premières lueurs de l'aube, je suis heureuse.

Tunis me manque.

lundi, février 11, 2008

Déjà un mois...

Le temps qui passe, vite trop vite.. et déjà un mois que j'ai pas écrit sur ce blog, déjà un mois que j'ai pas eu de vraie conversation sur msn (qui est toujours connecté en mode occupé ou absent) , déjà un mois que j'ai pas été à la laverie, et que ça commence à puer grave chez moi, déjà un mois que j'ai pas vu ma mère, et elle ne me manque même pas, déjà un mois que j'ai pas regardé la télé, déjà un mois que j'ai pas mangé autre chose que les saloperies qui se vendent au monop', même que j'ai le ventre qui gargouille depuis un mois, même que des fois quand je suis dans un environnement trop calme, je rougis de honte tellement c'est fort, même que je suis en indigestion-constipation-diarrhée-et-autres-saloperies-du-ventre chronique, déjà un mois que j'ai envie d'un couscous, et que l'envie s'estompe une fois que je pense au dopage auquel j'ai eu droit pendant les dernières vacances, déjà un mois que j'hésite à aller voir mon courrier de peur de tomber sur ma banque-l'ispice-di-counasse (les individus comme moi ne devraient pas avoir le droit aux activités économiques), déjà un mois que j'ai pas râlé (sur ce blog :p)...

Qu'ai je donc fait en un mois? Rien. Je pratique la monotonie, dans toute sa splendeur. Entre la bibliothèque, le ciné (trop fière de mon UGC illimité! :D ), le monop' et ma chambre, qui, au passage, est tellement loin que je n'y vais que le soir, pour dormir, parce que je préfère faire ma sieste dans la bibliothèque, dans une position de tout ce qu'il y a de pas confortable pour te foutre toutes les crampes possibles au dos, au cou et ailleurs, que de monter les 150 marches qui mènent jusqu'à mon lit. Et puis, qui a inventé ces espèces d'escaliers qui mènent au ciel? Pourquoi on se contente pas de rester en bas? Pourquoi toujours monter, monter? Pour aller où à la fin? Se mettre dans tous ses états, le souffle coupé, et le visage qui gonfle de partout?! Déjà un mois que je me raconte ça chaque fois que je prends les escaliers. Même que des fois j'y vais tellement fort dans mes conneries que je décide de me suicider à la fin. Mais que je le fais pas en me disant qu'il y a sûrement une raison à tout ça.

Déjà trois minutes que j'arrive pas à trouver la tournure pour parler du beau temps à Paris, déjà une semaine qu'il fait super beau dans cette super ville, mais que je peux pas en profiter, déjà une semaine que je me réveille tous les jours deux minutes en avance pour regarder la météo, pourvu qu'il fasse mauvais, qu'il y ait des averses, ne serait ce qu'un brin de nuage, rien que pour faire chier les touristes japonais qui pullulent devant le lycée et qui prennent tout en photo, et pour me motiver à garder le cul sur une chaise et travailler. Même que c'est la seule chose qui a réussi à me réveiller deux minutes en avance, là où la machine à café, les brioches achetées la veille, le Kellog's et l'horoscope du jour ont échoué.

Et puis, déjà une demi heure que je me dis que je dois arrêter d'écrire ce post (même qu'entre temps je suis allée aux chiottes, en quête d'inspiration) et que je n'y arrive pas. Parce qu'une fois lancée, je n'arrête pas de râler, même que je dois consulter l'association des râleurs anonymes pour m'en sortir, ou suivre un traitement ou autre.

Et puis voilà.

jeudi, janvier 17, 2008

Les mails

Depuis que je suis là, j'ai pris l'habitude d'écrire des mails quotidiens à mon meilleur ami à l'autre bout de la terre. Je lui racontais tout, absolument tout, au détail pré, tout y passait. Non seulement on pouvait garder le contact aussi bien qu'avant, voire mieux, mais en plus ça m'est devenu une drogue: j'avais besoin du mail (ou des mails) du jour pour faire le bilan, penser, évacuer ma dose de stress, râler, et même rigoler (je partais dans des dialogues inventés avec lui, des rires jusqu'aux larmes) (j'imaginais ses commentaires sur ce que je disais, et j'y répondais et ça partait dans des délires fous) (le tout entre parenthèses car ça n'avait rien àavoir avec le reste bien sûr) (un peu comme ça quoi) (m'enfin :p).

Je m'étais tellement appliquée, que j'avais rangé mes mails dans des dossiers classés par mois, puis par semaine, puis par jour (il m'arrivait d'en écrire une dizaine par jour :p) (c'est que je suis la championne du spam) (certains confirmeront d'ailleurs :p).

Au début, l'ami se réjouissait de sa lecture. Mais dès qu'il s'absentait quelques jours, il trouvait sa boite massacrée.. (une fois, j'en ai envoyé 52 en une semaine :p il a eu un choc le pauvre) et au fil du temps, il n'avait plus le courage de tout lire. C'est que des fois j'y allais un peu trop quand même. J'ai donc diminué ma dose de mails, pour la restreindre à trois mails par semaine, mais c'était tellement long (une histoire de frustration) qu'il n'arrivait toujours pas à tout lire. J'ai encore diminué la dose, mais rien n'était plus pareil: la ferveur n'était plus là...

J'ai donc arrêter d'écrire des mails à mon meilleur ami.
Aucune chance de le remplacer par un journal intime: j'ai déjà essayé plusieurs fois, je déteste parler à moi-même: ça me faisait réaliser que j'étais schyzo. Trop de souffrance à s'affliger.

Alors, j'ai décidé d'envoyer des mails quotidiens à ma p'tite soeur. Petite précision: entre ma soeur et moi, ce n'est pas toujours la joie. J'ai commencé par expliquer que je l'aimais beaucoup, qu'on se rapprochait de plus en plus depuis qu'on vit loin l'une de l'autre, et que c'était important pour moi qu'on sache tout de nos vies respectives. Au début, ça a bien accroché, mais au bout d'une dizaine de mails (en deux jours), je crois qu'elle m'a mis en courrier indésirable.

Pour résumer, je suis la désespérée du mail, la mal-aimée du spam; je suis en crise du pourquoi-personne-ne-veut-lire-mes-mails :/
Solution: créer une autre boite et m'envoyer des mails à moi-même. (comme quand j'ai tout juste eu mon forfait sms illimités vers tout le monde et que je n'avais tellement pas de monde à qui en envoyer, que j'ai fini par m'envoyer des blagues carembar pour me faire rigoler)
Mais ça marche toujours pas.
...
Désespérée du mail. °_o

jeudi, janvier 10, 2008

Note égocentrique

J'ai un blog.
A force de le dire encore, je finirai par l'assumer. J'ai un blog.
Je suis la même personne qui écris, elle même qui pense, elle même qui existe.
Je suis moi.
Avec toutes mes imperfections. Avec le même ton triste, la même touche d'humour et de sarcasme. Avec le même esprit pervers. :p
Je suis la râleuse, qui n'arrête pas de blamer le monde.
Celle qui profite de la vie, parce qu'on n'a pas toujours vingt ans.
Celle qui parle de sa douche et de ses règles parce que ça fait partie de son moi, de ses conneries, de ses états d'âme.
Je suis celle qui râle le célibat, parce qu' elle trouve ça marrant, mais qui tient trop à sa liberté pour se laisser draguer.
Celle qui se soucie des autres, à défaut de se combler elle même.
Celle qui a des idées plein la tête, mais qui n'oserait les cracher. C'est tout simple: elle ne sait pas le faire. Celle qui s'exprime mal, car on ne le lui a pas appris. Celle à qui on a tout imposé, et qui n'ose pas se révolter. A quoi bon?
Celle qui se pose des questions, et qui ne cherche pas de réponse.
Celle qui a les moyens et qui laisse filer sa chance, dit on.
Celle qui ne fait jamais ce qu'elle veut. Par défi de se contrarier elle même.
Je suis l'hypocrite, la faux-cul, la bêbête, l'ingrate, l'amie, la fille, la soeur, la souriante, la pensive, la belle, la grosse, la fainéante, la timbrée...

Je suis moi et j'emmerde le monde. Le pire, c'est que je ne sais pas l'emmerder.
Je suis moi et basta.

mercredi, janvier 02, 2008

Nouvel an?

On devrait arrêter de commencer l'année le 1ier janvier. C'est nul le 1. C'est moche. C'est petit, c'est peu. Un.. ça ne sonne même pas, 'fin, on a l'impression d'étouffer.. Un.. dites ça à la file pendant une minute, on croirait que vous êtes en train de chialer.. (ou que vous êtes en train de faire des cochonneries.. enfin, ça dépend du rythme :p)

Pour moi, l'année commence en septembre. La peau brûlée par deux mois de soleil intensif et les yeux cernés par les nuits blanches en série. En septembre, je suis en forme, je suis enthousiaste et pleinde d'espoir, et j'ai un sourire qui déchire, comme ceux des pubs pour Signal Blancheur Plus. J'ai pris XX kilos (glaces, glibettes, cacahuèttes, et autres incidents) mais je m'en fous, car je me marre, et je suis bien. Je commence une nouvelle année de cours, mais je suis optimiste, car les mauvaises notes de l'année dernière sont déjà trop loin. Là, j'ai vraiment la pêche.

Arrivée en décembre, j'ai le moral dans les chaussettes. J'ai passé deux mois sans voir le soleil, perdu tout mon bronzage et gagné une lividité gerbissante. Les profs nous ont déjà tiraillé, c'est à peine si on tient debout. Va pour des kilos de chocolat, pour remonter la pente, et puis des tonnes de remords, se mettre au régime, ne pas tenir le coup, regretter à mort. Et pour le sourire, n'y compte même pas. C'est à peine si j'arrive à ouvrir la gueule pour avaler un café entre deux cours.

Et là, on nous demande de célébrer la nouvelle année. Ha! la bonne blague. T'as des messages qui défilent pendant trois semaines , le stress de comment on va passer le réveillon, la file devant les patisseries qui commence une semaine avant le nouvel an, et le stress de comment tout bouffer en une nuit. Purée de nouvel an!

Et faut pas oublier les résolutions! Déjà que tu te sens mal, mais mal, à un point, mais en plus, ça te rappelle tellement t'es con, débile, incapable, que t'as toujours pas perdu les kilos de l'été(là où tu te sentais bien) que t'as toujours pas trouvé l'amour de ta vie, que t'as toujours pas visité Pétaouchnok, et que tu sais pas faire une conversation en anglais...
En plus de commencer l'année avec un découvert...
Non mais là je dis STOP !

Bonne année quand même.. et meilleurs voeux