jeudi, mars 13, 2008

Là bas

Get this widget | Track details | eSnips Social DNA


[Même musique qui m'obsède.]

Je suis couchée sur mon dos. Les yeux face au ciel... qu'est d'une beauté... blanc, gris, gris, noir, bleu, blanc, gris, ces différents tons moroses... Et ce pont noir qui m'abrite. Je ne sais pas ce que je fais ici, mais j'aime y être. La pluie me chatouille les narines, et la bouche, et les cheveux. Je me sens en sécurité. Je suis au paradis. Pendant un moment, je me suis crue morte. Drôle de sensation. Douter de sa propre existence, ou la fuir. Peut être.
J'ai la seine devant moi. Je déteste sa couleur. Quand il fait gris, elle est verte comme la gerbe. Mais j'admire son mouvement. Flux qui jaillit on ne sait d'où, éternelle mouvance, sans fatigue, sans interruption, éternelle routine, se sépare, se réunit, se sépare, se retrouve. Elle est belle quand même. Sans sa couleur qui donne à gerber. Mais elle est belle dans l'ensemble.
Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Je l'ai déjà dit peut être. Mais j'aime dire que je ne sais pas. A la base, je suis là pour penser. Mais mon jean m'est peu confortable, il me colle aux fesses et me harcèle la taille. J'ignore quel effet ça a sur mon cerveau, mais je le déteste ce jean. L'autre est définitivement mort. Paix à son âme. Je l'aimais bien pourtant. Je m'attache tellement fort à certaines choses, jamais à l'essentiel.
J'allume une cigarette. J'aime sentir la fumée dans mes poumons. J'aime quand ça ronge à l'intérieur, quand ça traverse mon corps, que ça monte à la tête, et que ça sort par les narines. Et je tousse. Et je souris. Je ne m'y habitue toujours pas. Comme le premier souffle d'un nouveau né, plaisir à jamais retrouvé. Bizarre que fumer tue.
Envie de penser... Mais ce jean, mais la pluie, mais le ciel... mais à quoi? à rien, justement. A ce rien qui peuple ma vie. Envie d'être rien pour une seconde. D'oublier d'où je viens, vers où j'avance, d'oublier le monde que je connais, et les passants qui me regardent bizarrement, m'oublier enfin. Envie d'un peu de solitude. Envie de ne plus communiquer. Je me sens épuisée de ce sort que m'inflige mon corps de communiquer tout le temps. Par tous les orifices, par tous les membres, par toutes les parties. Drôle d'envie, dans un drôle de texte écrit pour être lu. Hypocrite, va. Ou incapable.
Le vent m'éparpille dans tous les sens. Bientôt, je me décide à partir. Sans avoir pensé. Mince. C'est sûrement le jean.

12 commentaires:

岳诗娜 a dit…

Preum'ss!! Paix à son âme...Essaie de l'oublier :)Dis toi qu'il a vécu de bons moments...collé à ton derrière...

Iznogood a dit…

Une note un peu morose, je t'ai connu plus joyeuse, courage! C'est sûrement le mauvais temps!
Allah yar7mou le djean w mabrouk le nouveau :)

h et m a dit…

@Xiaoli: oui il porte surtout mes odeurs (parce que ça change selon ce que je mange, j'ai remarqué :p) il doit être apaisé de ne plus me supporter :p

@Izz: oui il barka fel jdid :p oui bah c'est pas tjs la joie hein :p on fait ce qu'on peut sire :p

岳诗娜 a dit…

@ c cocon ça :)))

marilyn a dit…

"paris paris tenu, paris paris, perdu, paris tu m'as laissé...sur ton pavé..."moi je dis, c la ville , c'est l'atmosphère, mais les jean morts ils peuvent résuciter, c'est pas comme nous...

Anonyme a dit…

"Je me sens épuisée de ce sort que m'inflige mon corps de communiquer tout le temps."
C'est ça en fait...

Roumi a dit…

ah c'est vrai que la Seine a parfois une couleur des plus douteuses ; cela dépend des saisons. Après d'abondantes pluies, en hiver avec la fonte des neiges dans le secteur des sources de la Seine et de ses affluents, cela entraîne tout un tas de particules minérales et végétales qui brouillent l'aspect habituel de l'eau... il n'y a rien à y faire sinon attendre un peu. :)
Au fait ce n'est pas la Seine qui coule à Paris... je te dis cela parce que, voyant tous tes états d'âme, je pense qu'il est bon de leur en substituer un autre... la Seine ne coule pas à Paris... songe-y ! Cela va révolutionner ta journée ma petite. ^^
Quant à ton défunt jean, j'espère qu'il est passé à la benne maintenant ! :)

Anonyme a dit…

Très beau texte!
Pour le jean, laisse lui 2 jours, le temps qu'il épouse tes formes ... apres il sera aussi comfortrable que l'ancien ...
Et pi essaie de sourire 2 secondes, t'y reprendras ptet gout "against all odds"
Aya bises ...

sohappi a dit…

Je me reconnais toujours autant dans tes textes... qui sont d'ailleurs magnifiques. On s'émeut ou on sourit à les lecture de tes mots. Et ca c'est vraiment pas mal!

saikiki a dit…

pensées de jean : ahhhhhhhh enfin elle me pètera plus dessus :D

h et m a dit…

@Xiaoli: rien :p

@Marilyn: oh tu crois? il me manque déjà :p snif

@Shadow :)

@Roumi: euh : une blague: deux blondes se narguent:
- c'est la loire qui coule ici
- mais non je te dis que c la garonne
- mais non je te dis que c'est la loire
- bon si t'es si sûre, descends pour vérifier
l'autre se jette à l'eau. elle revient, cinq minutes après, déchiquetée, dans tous ses états: oui je crois que c'est l'A4
:p

@Witee: cheeeeeeeseee :)))

@sohappi: merci pour ton passage :)

@Saikiki: t'es lààààà !!!!! youpiii :D

Roumi a dit…

eh ben dis donc elle est épatante cette histoire des deux blondes ! :p

Cela étant dit mon affaire de Seine qui ne coule pas à Paris est tout à fait sérieuse : je ne suis pas blonde, hamdoullah !