dimanche, mai 13, 2007

Lettre d’amour à Paris



Paris, tu me fatigues. Je te cours après comme une folle. Je marche dans tes ruelles et boulevards comme un saltimbanque. J’erre comme un métèque, ou le suis-je moi-même. Et là je te demande pitié. Je suis lasse. Mes jambes ne me supportent plus. Elles me font la guerre et demandent le repos. Mes yeux sont hagards, ils ont beaucoup vu, ils demandent la fermeture du rideau.

Mon nez aussi en a marre du pollen. A parcourir tes beaux jardins, par ce beau printemps, à sentir mille et une fleurs, à contempler la floraison des arbres. Il a besoin d’air et tu l’étouffes. Tu es là, toujours beau et fleuri. Et il ne sent que toi.

Paris, tu me rends dingue. Mes oreilles sont lasses de guetter tes bavardages. Ma tête se remplit d’histoires chopées dans le métro, ou devant un magasin, ou dans la queue d’un MacDo. Toutes divergentes et différentes. Il y a beaucoup de monde autour de toi. Et tu ne t’en rends pas compte, Narcisse que tu es. Je vois, tu n’aimes pas les gens. Tu es aussi misanthrope que moi. Ou bien, c’est ton caractère qui s’est transcrit en moi. Tu m’influes, tu me changes, tu me métamorphoses. Et tu disparais.

Paris, tu me chagrines. Mon cœur est malade chaque fois qu’il te voit. Tu es là, beau et grandiose, tu l’ignores, tu joues le fier. Et lui, il te court après, épris et amoureux. Le regarderais-tu enfin ? Aurais-tu enfin pitié de lui ? Tu vois qu’il souffre sa solitude. Il regarde les amants s’embrasser, dans chacun de tes carrefours, que l’amour rafraîchit au printemps. Oui, tu lui offres un amour fugitif mais tu t’abstiens. Tu le laisses dans ses rêves et ses divagations, et tu disparais à jamais. Ne te reverrait-il pas que dans l’éternité ?

Paris, tu me rends malade. Mon âme souffre le martyr depuis qu’elle t’a connu. Et elle aime de plus en plus sa souffrance. Tu es sa muse, sa verve. Grâce à toi, elle s’exalte et s’enivre, elle est transportée vers d’autres cieux. Tu l’as promue artiste, elle, qui n’en demandait pas tant. Tu l’applaudis, tu l’encourages, tu la soutiens dans sa maladie.

Et Paris, tu sais te faire pardonner. Par une chanson, par une danse, par un spectacle à la rue, tu traverses mes sens jusqu’à mon cœur, tu effaces ma tristesse ou ma colère et tu rétablis mon amour pour toi. Je capte tes incarnations qui me soufflent, en moment de détresse, mademoiselle vous êtes très belle ; et là, je succombe à ton charme, je m’éprends de tes gestes délicats et tes douces paroles.

Enfin, Paris, mon Paris je t’aime. Je te porte depuis neuf mois déjà, je t’étreins, je te berce. Ne me reproche pas si ton avènement tarde à venir. C’est moi qui l’en empêche, Paris, pour être avec toi.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Laisses toi aller, Paris saura bien prendre soin de toi ...

Paris t'as chopée, à toi de la chopiter ;)

Erana a dit…

c'est une declaration d'amour tres peu commune mais vraiment sensationnelle!! lol
j'adore ce contraste dans ta description , tu flattes et tu denigres en mm temps et ca rend la chose d'autant plus speciale :)))
bonne journee

h et m a dit…

@mils: hélas je ne suis pas aussi chanceuse pour avoir des chopito à paris!

@erana: merci pour ton commentaire ! bonne journée à toi aussi ! :)

Erana a dit…

lol merci pour ton passage!!
tu es vraiment un tit rayon de soleil :))))
ouiaaiiii tu gagne une promotion sahha lik!! :)))
bisous

Roumi a dit…

bravo pour cette belle lettre d'amour à Paris... un amour un peu compliqué comme toujours. :)
Personnellement je suis né à Paris mais je n'y ai jamais vécu, ce qui fait de moi une sorte d'éternel touriste... j'ai l'impression de visiter ma ville natale presque chaque fois que j'y viens. :)
Je regarde ce que les habitants ne regardent pas... j'apprécie ce qu'ils n'apprécient pas... je déteste parfois ce qu'ils aiment...
Et le soir je rentre en banlieue et je retrouve de l'espace, de la verdure, de l'air un peu plus pur... quel plaisir...
Si tu aimes Paris, je te conseilles aussi de regarder cette ville d'un peu loin... par exemple, tu pourrais aller faire un tour avec les beaux jours sur la terrasse du parc du château de Saint-Germain-en-Laye... très belle vue sur Paris. Il y a tout autour de Paris des collines qui permettent de prendre un peu de hauteur et d'apprécier Paris avec un autre regard.

saikiki a dit…

waaaaaa t'es salement contaminée :D:D:D

c'est vrai Paris c'est comme une drogue :) mais bon évite de sniffer y a quand même les odeurs de métro chui pas sûre que tu t'en remettrais ptdrrrrrrrrrr

h et m a dit…

@Roumi: merci pour ton commentaire^^ ton amour pour paris est passionnant :) ça se voit qu'il croît chaque fois que tu t'en sépares,même si tu devais le retrouver le lendemain... c'est ce qui fait le charme de paris.. on y est attaché, scellé par je ne sais quel miracle.. l'amour?
pour le parc de Saint-Germain-en-Laye, en fait ce que j'aime bien c'est marcher.. et ça m'étonnerait que je puisse faire une aussi grande distance ^^ je risque de perdre mes jambes^^ elles me quitteront à tout jamais :)
j'essairai d'y faire une ballade, par ce beau printemps :)

@saikiki: ehh oui ! je savais po que c'était aussi grave moi! j'ai pas été prévenue! c'est pas juste les parisiens là !!!!! :DDD

Roumi a dit…

@h&m : c'est simple tu prends le RER jusqu'à Saint-Germain-en-Laye... et ensuite seulement tu fais la promenade le long de la terrasse du parc du château... aller retour je peux te dire que cette promenade se suffit à elle même... et si tu n'en as pas assez, tu peux te promener un peu dans le reste du parc ou dans les allées de la forêt de Saint-Germain. :)

Anonyme a dit…

aussi chanceuse que qui ? :p

h et m a dit…

@Roumi: merci bien pour les indications, j'irai sans doute y faire un petit tour!

@mils: oui toi toi !